Monsieur le percepteur, lisez cette bafouille
Qui vous évitera sans doute moins de fouille :
Vous me condamnez toujours à plus de dépouille,
Croyant sans doute encore que je tripatouille.

Voici donc revenu le temps de vos vendanges,
De mes économies celui de leur vidange :
Mon état souffreteux n’en fait pas de mélange
Entre lui et moi ce n’est rien qu’un dur échange.

Ajustez vos binocles, pesez mon avoir,
Vous jugerez bien mieux de mon maigre à-valoir :
Vous grappillez ici, vous grappillez de là
Et de mon diapason je perds vraiment le la.

C’est de facto que vous cherchez à m’asséner
Toujours un boomerang fort bien enturbanné :
De quelques louvoiements me voilà prisonnier
Sans échapper aux fouilles d’un vide panier.

Monsieur le percepteur, tentez de m’oublier :
A vos objurgations je n’ai fait que plier :
Fasse enfin Dieu que votre si belle mémoire
Me rende transparent devant votre grimoire. (22/10/2018)