Tillinac* a tout dit sur le Charlie Hebdo,
Il l’a dit et bien dit en un fervent credo :
On peut bien compatir au sort de ses victimes,
Cela n’engage à rien qu’à une peine intime.
Car les orientations de cet hebdomadaire
Devaient avoir bien sûr des effets secondaires :
La violence de ses écrits manichéistes
Appelaient la foudre de quelques extrémistes.
On n’a pas oublié l’anticléricalisme
Qui avait grande place en son idéalisme,
Mais les chrétiens prêchaient toujours un pieux pardon,
Quittes de ses farces à passer pour dindons.
Et je n’ai pas suivi la foule des moutons
Brandissant leur carton en guise de dicton,
Je me suis abstenu de cet enrôlement
Qui donnait au Charlot un doux contentement.
Le renard sait toujours user de quelque ruse
Pour prendre à son piège toute indolence obtuse,
Et la foule suivra toujours un panonceau
Qui la rendra servile en troupeau de pourceaux. (30/01/15)
"----"
*
* Valeurs Actuelles n° 4078