Que reviennent bientôt de nouveaux lendemains,
Et je te conduirai en te prenant la main
Sur tous nos vieux sentiers, sur tous nos vieux chemins
Qu’on avait empruntés quand nous étions gamins.
Les jours se sont depuis tellement assombris,
Les souvenirs souvent ne sont plus que débris,
La mémoire s’est tue de ceux enluminés
Du soleil de l’été, de rêves passionnés.
Tous les serments qu’alors nous avons échangés
Nous sont tous devenus à tous deux étrangers
Et les promesses, comme en torchons chiffonnés,
Laminées par l’oubli de l’indéterminé.
J’aurai traversé des pays, des océans,
Et voilà tout d’un coup que tout devient néant :
La mémoire se vide de tous ces beaux jours,
Même si on les cherche affublés d’un toujours.
Mais quelquefois pourtant, comme en fulguration,
Revenant foudroyants, réveillant l’attention,
Ils nous replongeront dans le bain de l’enfance,
Comme en éclair de salvatrice transhumance. (26/05/16)