A quoi bon bien souffrir, quand il nous faut mourir ?
La porte reste ouverte, il nous faut bien partir…
Mais on s’agrippe encore à un semblant de vie
Demeuré déjà vide de toutes nos envies.
Nos voyages ne sont fait que de quelques pas,
Du fauteuil jusqu’au lit entre quelques repas…
Le soleil ne lui que derrière les fenêtres,
Le voir peut nous donner l’impression de renaître.
On ne tourne qu’en rond dans la chambre, cloîtré,
Et les pas que l’on fait deviennent empêtrés :
On bute sur les meubles qu’on ne voit plus guère,
Toutes nos visions nous déclarent la guerre.
Et l’on va, trébuchant, en cherchant quelque appui
Avec cette angoisse de tomber dans un puits…
La vision des objets a pris d’autres tournures :
On se prend au piège de quelque enluminure.
Il est temps de se faire à l’idée de la mort :
Elle viendra, auréolée de nos remords,
Et s’éteindra d’un coup toute la volonté
De quelque fabuleuse curabilité. (8/09/2019)