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Sommes-nous en paix ? Bien sûr que non !

, par  vanneste , popularité : 7%
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En 2006, Warren Buffet avait osé cette provocation : » C’est ma classe, les riches, qui a déclaré cette guerre et c’est elle qui est en train de la remporter. » Il confirma cette victoire après la crise. En fait, la guerre se poursuit, ou plutôt les guerres se développent. Ce n’est pas seulement celle qui oppose la classe supérieure mondialisée, ce 1% qui, selon OXFAM, avait capté en 2017, 82% de la richesse mondiale, au reste de l’humanité, dont il faut dire que la pauvreté régresse, mais moins vite que la richesse des milliardaires n’augmente. Pour cette oligarchie planétaire qui se réunit à Davos, les frontières n’existent guère, et il faudrait d’ailleurs qu’il en n’existe que le moins possible, tant la circulation des capitaux, des biens et des personnes joue un rôle positif dans la croissance des profits. Cette caste ne comprend pas que des héritiers des grandes fortunes occidentales, mais de plus en plus, ceux des pays émergents. Elle compte aussi nombre de créateurs, d’investisseurs clairvoyants… et de spéculateurs. Elle regroupe autour d’elle une foule de responsables économiques, politiques, administratifs de dimension mondiale. Parmi eux, beaucoup songent à un gouvernement mondial qui régulerait le marché pour éviter les crises, mais n’instaurerait en aucun cas un dirigisme ni une planification contraires à la croissance. D’autres se contentent du statu quo, avec ses zones d’ombres et ses paradis fiscaux, politiquement artificiels, mais si pratiques. Il est d’ailleurs frappant de constater qu’un pays détenteur de réserves pétrolières voit sa souveraineté davantage compromise que ces confettis qui n’ont d’Etat que le nom, pour la plupart insulaires et où ce sont les requins qui pêchent dans les eaux troubles de la finance.

La seconde guerre est justement celle des frontières, notamment celles des Etats-nations anciens qui veulent sauvegarder leur souveraineté et leur identité. Parfois d’ailleurs la résistance est plus vive dans des nations dont les Etats sont plus tardifs, car elles se sentent davantage menacées alors que l’indépendance est plus récente, et la prospérité plus fragile. L’Europe vieillissante, usée par les conflits mondiaux dont elle a été le centre, voit son importance économique reculer, son industrie dépassée, et sa population changer. Son destin est-il de ne devenir qu’une péninsule de l’Asie, n’inventant plus guère, peuplée de consommateurs achetant les produits de la planète entière avec de l’argent de moins en moins issu du travail, de la production et des exportations, vendant ses entreprises au plus offrant, et comptant sur l’immigration pour se renouveler et préserver son économie grâce à la modération des salaires ? Cette hypothèse ne gêne guère l’oligarchie mondiale, ni ses proconsuls au pouvoir, comme le président français. Elle révolte une partie grandissante des peuples, ceux dont le destin et celui de leurs enfants sont liés à la nation dont ils sont les héritiers, et qui sont de plus en plus conscients du déclin, de la décadence, et du risque de disparition. La Grèce avant et après Alexandre a explosé de l’Espagne à L’Inde en y répandant, avec ses conquêtes et ses colonies, une langue, une culture, une population aussi. Un petit pays d’Europe, parmi les plus pauvres et les plus mal gouvernés, en demeure le témoignage couvert de ruines. Les Etats-Unis ou l’Australie, ces colonies européennes, font preuve désormais de vigilance sur la protection de leurs frontières et la limitation d’une immigration qui les a pourtant fait naître. Cette guerre des frontières est cependant avant tout une guerre civile. Le cosmopolitisme des milliardaires, assez compréhensible, trouve dans le microcosme politique, médiatique et judiciaire des collaborateurs aussi zélés que totalement aveugles sur le long terme. Tous les moyens sont bons pour que les partisans de l’identité et de la souveraineté, les démocrates qui parlent au nom du peuple, soient écartés du pouvoir pour « populisme », un mot révélateur ! Salvini trouve en face de lui la coalition des ennemis d’hier. Boris Johnson se voit accuser de trahir la démocratie alors qu’il essaie de mettre en oeuvre la volonté exprimée par une majorité lors d’un référendum. Une étonnante « légitimité » est à l’oeuvre derrière ces manoeuvres : il n’y a qu’une voie, et comme par hasard, c’est celle qui correspond aux voeux de l’oligarchie mondialiste.

Mais il y a une troisième guerre qui est celle du G20 contre le G7, celle de l’avenir contre le passé, des puissances émergentes contre le vieil Occident. Ce n’est pas très malin d’avoir rejeté la Russie parmi les adversaires de l’Occident. La Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie sont en train de dépasser les nations occidentales, les unes après les autres. Elles possèdent la puissance économique, acquièrent peu à peu la force militaire, et aspirent à se voir reconnaître à leur niveau. La dernière réunion du G7 appartenait au passé et n’était plus qu’une apparence nostalgique privée de tout futur. On aurait tort de négliger la réponse de Bolsonaro à Macron dénonçant son colonialisme : c’était malheureusement le bon angle d’attaque.

Enfin, il y a une guerre dont on s’efforce de parler moins en voyant derrière chaque terroriste islamique un déséquilibré, qui, curieusement, retrouve ses esprits face à un musulman. Elle a disparu des écrans, mais elle s’amplifie aux frontières des quartiers sensibles de plus en plus nombreux dans notre pays, très loin de Davos, d’Abou Dhabi, ou des îles Caïmans.

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