Je suis si fatigué ! Qu’on me laisse dormir
Quelque instants au moins, avant que de mourir :
J’ai subi des revers, tout comme en ribambelle,
L’un appelant l’autre devenu plus rebelle.
Je suis si fatigué ! Qu’on me laisse dormir !
Je pourrais m’échapper un moment sans gémir :
Je n’ai plus de ressorts, il sont tous bien cassés
Seul quelque sommeil me permettrait d’encaisser.
L’horizon s’obscurcit de toujours plus de peine :
Ma porte reste ouverte, elle n’a plus de pêne,
J’entends tous ces gamins qui gueulent dans la rue…
Quand donc cette marmaille sera disparue ?
J’aimerais un sursaut, je n’en ai plus la force :
Je demeure avachi : à rien je ne m’efforce…
Comme une serpillière tout au fond du seau :
La mort me marquera très bientôt de son sceau.
Je ne pense à rien d’autre qu’à m’évanouir :
La mort saura peut-être alors m’épanouir…
J’irai dans les nuages tâter leur coton
Et ma main glissera sur eux tout à tâtons. (30/08/2018)