Ils m’auront poursuivi sans cesse, mes ennuis,
Que ce soit chaque jour, que ce soit chaque nuit :
Ils m’auront assailli à ne savoir que faire
Jusqu’à bien se mêler de mes propres affaires.
Je me disais alors, en lâche repliement
"Eh bien ! Qu’ils viennent ! Je saurai toujours comment
Tous les museler de par mon indifférence,
Avant qu’ils ne commencent à sentir le rance".
Pourtant je les sentais qui rongeaient ma cervelle
Jusqu’à la rétrécir en un fin vermicelle…
Et ils s’attaquaient jusqu’au plus profond de moi,
Fomentant, écoeurants, de plus en plus d’émois.
Les soucis vidaient ma substantifique moelle
Et j’étais sur le gril autant que dans la poêle :
La dépression aussi alors s’en est mêlée,
Quel recours aurais-je eu face à cette mêlée ?
J’ai pris mon révolver, l’appuyant sur ma tempe :
J’ai compté jusqu’à trois pour en faire une estampe,
Mais le révolver s’est tout à coup enrayé…
De ce joli tableau j’ai dû tout balayer. (15/08/18)