On se demande bien pourquoi notre ectoplasme
Viendra à la radio parler pendant deux heures :
Ne nous aurait-il pas assez dit le marasme
A la télé durant plus d’une demi-heure ?

Il est vrai que là il aura un avantage :
On ne le verra pas, et ce n’est pas dommage,
Sur ses petits papiers pompant ses radotages :
Occultée enfin pouvant être son image.

On ne verra surtout pas sa paupière en berne,
Ses deux mains se heurtant de secousses nerveuses,
Son visage rosi et les traits qui hibernent,
La cravate nouée en petite baveuse.

Et l’on ne verra pas son visage étonné,
Cherchant l’inspiration dans un souffle coupé,
Sa coiffure lustrée, le cheveu condamné
A demeurer ainsi sur son crâne agrippé.

Mais se détachera bien mieux son ton plaintif
Entrecoupé chaque seconde par un "euh !"…
De son étique registre déclaratif
J’ai déjà tout appris, je crie "Sauve qui peut !" (4/01/15)