RUBICON
Au milieu des Grands il était là, égaré,La main plaquée sur la poche de son veston,De son revolver peut-être allait-il tirerLe coup de semonce, le neveu de Tonton.Au milieu des Grands il était là, esseulé,Espérant vainement qu’on entende sa voix,Cherchant, désespéré, qu’on puisse consolerSa plainte énamourée qui suive son pavois.Pivoine rubiconde perdue dans les blés,Pourrait-il avec eux franchir le Rubicon ?Mais devant le fleuve tous semblaient ensablés,Devrait-il alors seul l’enjamber comme un con ?De son débit haché, haletant de son souffle,Il tente encore de relancer la machine,Mais le cœur bat trop vite et le drôle s’essouffleEn voulant ébranler la muraille de Chine.La montagne a-t-elle accouché d’une souris ?Il faut bien un Zorro devant la caméra !Sonnera-t-il la charge tout seul en Syrie ?Déferleront partout aussitôt tous les rats.
Ali Boubou