Compte tenu de la dégradation de nos finances publiques, la fiscalité dite volontaire serait-elle la panacée ?
Le Figaro consacre un long article à la fiscalité volontaire (sur ce sujet voir le commentaire du livre Le Cens de l’État) sous le titre « « https://www.lefigaro.fr/conjoncture... On peut tous agir à notre niveau » : Ces Français qui font des dons à l’État pour réduire la dette publique ». Il expose que des citoyens envoient de l’argent à l’État sans attendre de contrepartie sous forme de déduction fiscale. Le fondement textuel est à trouver dans l’article L 1121-1 du code général de la propriété des personnes publiques (l’un des 80 codes, ou à peu près, que compte notre ordonnancement juridique !) qui dispose qu’un particulier peut faire un don ou un legs à l’État, en l’occurrence par un arrêté du ministre de l’Economie et des Finances.
Le quotidien cite ce contribuable qui a envoyé en novembre 2024 un chèque du montant mirifique de 150 euros ou tel autre qui avait envoyé en 2021 un chèque de 40.000 euros tout de même (soit environ 0,00001 % du montant de la dette de l’État de l’époque…). Philbert Carbon avait rappelé dans une pendule (23 juin 2025) qu’un contribuable avait vu son don de 45 euros accepté par un arrêté du ministre de l’Economie et des Finances… six mois après !
Rien n’empêcherait la situation des finances publiques d’empirer de nouveau
Pour la petite histoire, nous avions, il y a de nombreuses d’années, fait un don à la Sécurité sociale. En effet, nous avions changé nos lunettes pour un coût de plusieurs centaines d’euros et la Sécurité sociale nous avait remboursé de quelque chose comme… un euro. Nous lui avions donc écrit pour la remercier de sa générosité et pour lui retourner la somme dans la mesure où, tout bien considéré, il était préférable que les contribuables ne « voient » pas le trou de la Sécurité sociale. Nous avions reçu en réponse une charmante lettre d’un fonctionnaire pince-sans-rire qui acceptait avec émotion notre don. Cette facétie nous avait été inspirée par le regretté Pierre Desproges qui avait reçu en son temps un chèque de quelques Francs de la part de l’administration fiscale et qui avait chaudement remercié « (son) Trésor » en précisant que cette somme lui servirait à acheter des carambars…
Trêve de plaisanterie : il y a deux manières d’interpréter ces dons de contribuables plus ou moins charitables. D’un côté, on peut se réjouir que ces derniers aient compris la gravité de la situation financière de leur pays. Mais, d’un autre côté, on peut se demander s’ils ont bien conscience des causes de cette situation. En effet, à supposer même qu’une telle initiative permette un assainissement des finances publiques, rien n’empêcherait la situation d’empirer de nouveau, plus encore à la suite de l’arrivée au pouvoir d’hommes politiques incompétents ou démagogiques.
En contrepoint, l’opération préalable est de limiter l’État. Lorsque ce dernier aura été réduit pour l’essentiel à ses missions régaliennes, il ne sera plus question de finances en capilotade.
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