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Qui devrait organiser la prévention et la gestion d’une crise sanitaire ?

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
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Par Gaël Campan.

Qu’elle soit financière ou sanitaire, la gestion de crise est dorénavant confiée aux gouvernements. Enfin, plus exactement, ils s’en sont arrogé la responsabilité et les citoyens ne s’y opposent quasiment pas. La peur déclenche un repli autocratique réflexe.

Comme des enfants qui, face à un danger inconnu, se réfugient auprès de leurs parents pour chercher protection, les citoyens attendent de la tutelle gouvernementale une omniscience et une bienfaisance inconditionnelles.

Les limites du centralisme

Pourtant, le gouvernement souffre de handicaps insurmontables. Sa maîtrise de l’information disponible est très étroite, nécessairement limitée à celle détenue par ses membres et par ceux qu’il consulte.

Il n’a pas à assumer directement les conséquences de ses erreurs de jugement, contrairement aux parents vis-à-vis de leurs enfants. Puisqu’il dépense l’argent des autres, il ne se soucie pas ou peu des usages alternatifs des fonds dépensés.

Comparativement aux organisations privées, il est aussi plutôt lent, dans l’action comme dans la prise de décision.

La crise de la Covid illustre parfaitement les limites d’une réponse centralisée et autocratique à un problème collectif. Dans nos sociétés ouvertes, caractérisées par la division globale du travail et de la connaissance, les informations et les ressources pertinentes pour la résolution d’un problème social donné sont disséminées chez de très nombreux individus.

La force des initiatives individuelles

Chacun peut alors entreprendre d’apporter sa pierre à l’édifice. Assez tôt dans la pandémie, les vétérinaires ont ainsi développé dans plusieurs pays une solution pour effectuer des tests à grande échelle.

De leur côté, les médecins ont du soigner les premiers malades et certains ont développé des protocoles de soin qui se sont révélés efficaces. Leur publication sur les réseaux sociaux (en plus des revues médicales prestigieuses) a permis leur diffusion et leur mise en œuvre rapide presque partout dans le monde, et ce en dépit de barrages médiatiques et gouvernementaux extraordinaires. Il n’y a pourtant rien de choquant à ce que la communauté mondiale des médecins traitants soit mieux préparée qu’une bureaucratie d’État à juger du bien-fondé et de la dangerosité d’un traitement particulier, surtout si le principe actif est ancien et très bien connu. Eux au moins auront à rendre des comptes directement à leurs patients.

De la même manière, des responsables de maisons de retraite ont réorganisé de leur propre chef leur activité avec des résultats remarquables.

La connaissance et la bonne gestion de la maladie a donc émergé exclusivement d’initiatives professionnelles individuelles. Aucune solution probante, même partielle, n’est d’origine gouvernementale.

Prévention et pénuries

Dans cette perspective, que dire des efforts des gouvernements à s’approvisionner en masques ou en respirateurs ?

Les médecins, les pharmacies et les hôpitaux sont suffisamment armés pour anticiper une demande et effectuer des commandes directement. Ils connaissent leurs fournisseurs et savent négocier leurs achats au mieux de leur intérêt mutuel.

Par contraste, les gouvernements vont commander de grosses quantités par des contrats spéciaux avec un nombre limité de fournisseurs qui devront en réalité déléguer en partie leur production à d’autres. Ils risquent alors de rediriger la production des fournisseurs vers les commandes d’État (mieux payées et plus sûres) et de retarder ainsi la livraison sur les lieux de soins où le besoin est le plus aigu.

Le gouvernement ne peut pas se substituer aux mécanismes de marché quand il s’agit de surmonter une pénurie. L’augmentation du prix induit par la hausse de la demande suffit pour déclencher une augmentation de la production qui finira par induire à son tour une baisse du prix.

Centraliser les commandes empêche le système de prix de signaler les besoins les plus pressants et de les servir promptement.

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