Notre-Dame de Paris est une cathédrale catholique. Nous devons sans cesse le marteler, parce que cette république laïque recouvre bien souvent d’un voile sombre les plus belles pages de notre histoire. Monseigneur Michel Aupetit a dit : « catholique n’est pas un gros mot. » Nous pourrions fortement en douter, tant ils essaient tous – politiques professionnels et journalistes des médias officiels – de nier des évidences pour récupérer les événements dramatiques du 15 avril à leurs seuls profits : visées électorales, vente de papier et d’espaces publicitaires.
Je suis fortement attaché au catholicisme, à la France, et bien évidemment à la ville de Paris. Notre-Dame de Paris représente un très bel édifice chrétien. Qui peut le nier ? Qui peut en douter ? Dès l’origine, l’évêque Maurice de Sully l’a voulu digne de la première ville du royaume de France. Ainsi, elle symbolise à la fois la France et son âme. Concrètement, elle incarne parfaitement notre identité : catholicité, francité, européanité.
Notre-Dame de Paris résume notre histoire, de Saint-Louis à la visite de Benoît XVI en 2008, du Te Deum pour célébrer la libération de la capitale par Charles VII en 1447 au couronnement de Napoléon Ier en 1804. Notre-Dame de Paris figure, au moins symboliquement, « le centre » de la France. Effectivement, si tous les chemins mènent à Rome, je rappelle que toutes les routes nationales du réseau français partent du parvis de Notre-Dame. Ce « point zéro » fut adopté par les lettres patentes du 22 avril 1769 émanant de Louis XV. Une borne matérialisa l’ensemble suite à la publication d’une lettre royale de Louis XVI publiée le 22 avril 1786 . Une rose des vents, toujours visible, immortalise dans la pierre les actes royaux (1).
Lors des Temps Féodaux, époque considérée comme obscurantiste selon les canons de l’Education dite Nationale, nos ancêtres surent bâtir un édifice qui résista à l’épreuve du temps, notamment aux deux dernières Guerres Mondiales. Bien évidemment, il ne se construisit pas pendant un quinquennat ou un septennat… A l’image de la monarchie qui bénéficiait de la dimension du temps pour travailler à l’établissement du bien commun, Notre-Dame ne s’établit pas en dix ou cinquante ans. Sa construction s’étala sur presque deux siècles. Prenons le temps de revenir aux origines. Qui sait que le Pape Alexandre III, alors réfugié à Sens, posa lui-même la première pierre en présence du roi Louis VII ? Ne l’oublions jamais. L’acte de naissance de Notre-Dame confirme une réalité cachée, méprisée et bafouée de l’histoire de France : l’alliance du trône et de l’autel.
La colère ne me gagne pas quand je vois tous ces républicains et démocrates – de gauche comme de droite – feindre l’émotion sur le sort funeste qui s’acharna le jour de la Saint Paterne contre cette cathédrale témoignant du génie de nos glorieux aînés. Je sais que ces gens profitent du moindre événement médiatique pour rechercher une gloire aussi vaine qu’éphémère. Mais que savent-ils de notre histoire ? De notre religion ? Rien ou pas grand-chose. Tout bien considéré, ils n’aiment pas ce qui fait battre le coeur de la France et préfèrent se prosterner devant les idoles de la modernité…
Depuis le drame, je repense quotidiennement à ces travailleurs de l’ombre oeuvrant pour dresser Notre-Dame. Dans la confiance et le respect de la création divine, des artisans, des maçons, des architectes, des peintres, des sculpteurs, des verriers unirent leurs talents et leurs arts pour bâtir cette cathédrale que les habitants du monde entier viennent visiter chaque année. Lorsque nous sommes sur le parvis et que nous levons les yeux vers la façade, tout homme épris de sensibilité et de vérité comprend que Dieu s’est manifesté dans chacune des personnes ayant contribué à la construction de Notre-Dame de Paris. Celle-ci symbolise l’héritage de tous les Français ! Héritage d’une France pour laquelle nous nous battrons jusqu’au bout. En définitive, ce trésor transmis depuis des siècles embarrasse plus nos élites qu’autre chose. Elles se moquent de notre religion, et par les différents actes posés au quotidien bafouent constamment le patient labeur de nos rois.
Le 21 juin 1798 lors de la bataille des Pyramides, Napoléon harangua ses soldats en clamant : « Allez, et pensez que du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent. » Nous pourrions reprendre cette phrase et dire : « du haut de cette cathédrale, neuf siècle d’histoire de France nous regardent ». Si Louis VII déambulait sur le toit de Notre-Dame en cette année 2019, l’envie de se jeter dans le vide pourrait lui traverser l’esprit après avoir constaté le délabrement du royaume de France. Certes, en tant que chrétien, le recours au suicide se montre impossible, mais je suis intimement convaincu qu’il ressentirait un profond désespoir en voyant notre pays en lambeaux.
Louis VII surnommé le Pieux, ce qui en dit long sur la nature de sa personne et de son règne, considérerait avec le plus grand effroi ce système politique méprisant autant les lois divines. Toute sa vie, il combattit pour la catholicité, l’établissement d’un système juste et la défense de la souveraineté française. En effet, il consolida l’autorité royale dans les provinces sous son influence. De même, il s’opposa au pouvoir féodal quand ce dernier empiétait sur les prérogatives de la Couronne. Aujourd’hui, des ploutocraties pullulent sur l’ensemble du territoire national. Quant à l’oligarchie mondialiste, elle nous écrase et réduit la puissance de la France comme peau de chagrin. Cet incendie dévastateur, que jamais je n’aurais pensé voir de ma vie, doit être l’occasion de rappeler une vérité fortement oubliée : la France est catholique. Le fil de l’histoire a été interrompu, mais nous pouvons le renouer si nous revenons aux fondamentaux sur lesquels nos ancêtres s’appuyèrent de tous temps, à savoir le catholicisme et le monarchisme.
Il y a beaucoup d’hypocrisie voire de manipulation à pleurer sur les cendres de Notre-Dame tout en dénonçant l’infrastructure politico-sociale qui a permis sa réalisation et sa perpétuation. A quoi cela sert-il de vouloir la rebâtir si dans le même temps, l’avortement, l’euthanasie, l’union des personnes de même sexe restent promus par la République ? Ils comprennent tellement le sens profond et authentique de Notre-Dame, qu’un concert de soutien fut organisé dans la Cour des Invalides au moment de la Vigile Pascale. La presse a expliqué que « des grands noms de la chanson française comme Laurent Voulzy, Thomas Dutronc, Mireille Mathieu, Chimène Badi ou encore Slimane ont interprété des chansons inspirées de la Ville Lumière et de la comédie musicale Notre-Dame de Paris. Frédéric Mitterrand et Gautier Capuçon, célèbre violoncelliste ont pris le temps de poser devant les photographes, comme le ministre de la Culture Franck Riester et Stéphane Bern. Jean-Baptiste Marteau et Daphné Bürki, Chloé Nabédian, Leïla Kaddour-Boudadi, Richard Cocciante, Julie Fuchs et Angélique Kidjo étaient également de la partie. » Le mal frappant notre chère France se révèle terrible…
Macron, suite aux différentes actions des Gilets Jaunes, voulut reprendre la main en énonçant un ensemble de mesures lors d’une allocution télévisée. Une nouvelle fois, il a plus subit les événements que le contraire, preuve de son incapacité à être un brillant homme politique. Il entendait remobiliser ses troupes et éteindre la colère des manifestants du samedi, mais l’incendie lui a rappelé qu’il passerait toujours après la France et son histoire bi-millénaire. Il s’était préparé pour lancer un Macron II, tentative désespérée pour redonner du souffle à l’action gouvernementale. Les flammes l’ont relégué au second plan. Triste ironie de l’histoire pour celui qui revendique le patronage de Jupiter. Tout au long de la semaine suivant le tragique événement, il fut confus et maladroit. En fin de compte, la parole présidentielle a été inaudible. Macron représente bien ce système républicain incapable de faire face aux nombreux défis de notre temps.
L’ancien associé-gérant de la banque d’affaires Rothschild & Cie n’a pas compris la catastrophe qui s’est jouée devant les yeux du monde entier. Les mots justes ne sortirent point de sa bouche. Les phases de compassion assénées à la va-vite devant les médias par les différentes autorités républicaines (Président, Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Maire de Paris) ne masquèrent pas le vide intersidéral de leurs discours. Depuis des années, nos églises souffrent du vandalisme et du manque d’entretien. Pourtant, nous ne les entendons que trop rarement pour défendre notre patrimoine culturel et religieux. Les actes anti-chrétiens augmentent considérablement. En dix mois, à ma connaissance, il y a eu onze édifices chrétiens qui ont brûlé (2). De même, selon l’Observatoire du Patrimoine Religieux en France (3), il existe en France 500 édifices religieux menacés et 5000 en souffrance. Où sont les hypocrites du gouvernement pour pérenniser notre héritage ? Que les Français, soucieux de notre histoire et de notre identité, ne tombent pas dans ce grossier piège. Notre-Dame de Paris ne doit pas cacher l’étendu du désastre concernant notre patrimoine religieux et culturel.
En fait, une question s’impose : les autorités politiques et catholiques sauront-elles se hisser à la hauteur des événements ? Nous pouvons exprimer de grandes craintes au vu des discours prononcés concernant la reconstruction de Notre-Dame. Nous ne voulons pas des architectes de la modernité qui profiteront de l’événement pour imposer leur style moche et décadent, que nous voyons déjà presque partout. Il suffit de poser nos yeux sur le centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, le musée de Cluny et la Bibliothèque Mitterand pour imaginer le pire…
J’espère que la cathédrale Notre-Dame de Paris ne sera pas rebâtie pour répondre à des impératifs économiques tels les Jeux Olympiques de 2024. Sa transformation en un temple commercial ou sa désacralisation pour plaire aux touristes et aux officines humanistes constituerait une véritable ignominie. Il convient de la reconstruire à l’identique même si cela doit prendre 107 ans. Nous devons impérativement être respectueux du travail de nos ancêtres et considérer avant toute chose que Notre-Dame de Paris reste un hommage à notre Créateur.
Franck ABED
(1) Les transports de marchandises par fer, route et eau depuis 1850, Dominique Renouard
(2) Notre-Dame de Grâce d’Eyguières le 21 avril 2019 ; Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019 ; Saint-Sulpice à Paris en mars 2019 ; Cathédrale Saint-Alain de Lavaur en février 2019 ; Saint-Jacques à Grenoble en janvier 2019 ; Eglise du Sacré-Coeur à Angoulême en Janvier 2019 ; Saint-Jean-du-Bruel en octobre 2018 ; Eglise de Villeneuve d’Amont en août 201 ; Sainte-Thérèse à Rennes en juillet 2018 ; Eglise Saint-Paul du Bas-Caraquet en juin 2018 ; Notre-Dame-des-Grâces à Revel en juin 2018