Un malheur n’arrive jamais seul,
Le dernier sera notre linceul :
Il viendra comme une délivrance,
Il faut bien, au bout, quelque espérance.
On en a comme un pressentiment
Comme au bout du fil d’un châtiment…
Plus on s’efforce de l’éviter
Et plus vite il survient entêté.
C’est que de toutes nos aventures,
Chacune engendre l’appogiature :
C’est le temps de brève rémission,
Mais d’un coup il fond sans compassion.
Et alors, c’est tout un chapelet
Qui déboule en un sombre ballet…
On ne peut en arrêter le flux,
Et la poisse interdit son reflux.
"Rester seul en sa chambre", dit Blaise*,
Vaut bien mieux que filer à l’anglaise :
Le bonheur est dans la solitude,
Verrou tiré pour notre quiétude. (15/01/17)
* Bl. Pascal. Pensées - 139