Bon, j’en ai marre d’attendre les derniers chiffres de la participation à la primaire des socialistes, alors j’y vais de mon petit billet. Billet qui pourrait, si flemmard j’étais, se résumer à un mot : Guignols ! Ou bouffons ! Pieds Nickelés conviendrait aussi.
Non mais attendez, les gars, ils nous font une primaire citoyenne, nous annoncent que tout a été super bien préparé et à l’heure où j’écris, soit précisément 26 heures et 38 minutes après qu’ait été communiqué le premier chiffre - soit 400 000 votants à midi, hier -, ils ne sont toujours pas foutus de nous donner un résultat précis.
Tenez, d’ailleurs, ils n’ont même pas été foutus de nous dire de quoi 400 000 était l’arrondi. De 351 000, de 359 550, de 388 000 ? Non, 400 000, tout rond, aussi rond que la bouche en cul de poule qu’a du faire Cambadélis en constatant la Bérézina qui s’annonçait ; dès lors je savais que ça puait cette histoire de comptage. Le chef de leur Haute Autorité, un sage, prof de droit et toussa, rigoureux et pointilleux, nous dit que vu la tendance, on devrait se diriger vers un résultat qui devrait tourner entre 1,5 million et... 2 millions ! C’est pas un écart type, ça, c’est le grand écart ! Et tous les baltringues, politiciens socialistes ou commentateurs, de se mettre en route : Une primaire réussie ! En dessous de 1,5 million, c’était l’échec, au-dessus, et compte tenu du contexte, ce serait réussi ! Mais que le diable me patafiole si je me goure mais en 2011, z’avaient fait 2,7 millions alors contexte ou pas contexte, bise matinale ou pluie verglaçante, " entre 1,5 million et 2 millions " c’est un p’tain d’échec !
Échec d’une primaire improvisée, échec du parti socialiste et des candidats qui n’ont pas su mobiliser, échec de Cambadélis qui depuis des mois s’est vautré avec sa " Belle Alliance Populaire ", échec de Président qui, en 5 ans de mandat, aura explosé façon puzzle le parti qu’il dirigea pendant 11 ans. Échec sur toute la ligne !
Vous me direz, comment voulez-vous qu’ils arrivent à mobiliser quand on accorde aux candidats 50 000 euros de budget alors que les candidats à la primaire de la droite avaient tous plus de un million d’euros pour nous séduire ? Comment mobiliser quand vous alignez 7 000 bureaux de vote soit 2 000 de moins qu’en 2011 ? Comment mobiliser en alignant sur la ligne de départ 3 candidats dont tout le monde savait, y compris eux-mêmes, qu’ils n’avaient aucune chance de gagner ? Comment mobiliser les foules quand pendant 5 ans, on a tout fait pour la décevoir ? C’était perdu d’avance !
Et plus les heures passent et plus on se marre ; nous, pas eux. Chiffres définitifs toujours pas établis, confusion sur le nombre de bureau, erreur dans l’addition des pourcentages affichés par la Haute autorité, chiffres qui disparaissent du site officiel pour réapparaître plus tard, etc, etc, etc... Du grand n’importe quoi !
Enfin, on y est presque, le chef du bazar l’annonce vers 14h00, 1 601 000 votants soit... le même chiffre que celui annoncé à ... 10h00 du matin ! Non mais allo, quoi ?
Bon, au bout du bout et jusqu’au bout ils auront été nuls mais cela ne changera pas grand chose. Hamon a gagné, Valls s’est pris une claque et Montebourg un gros coup de pied au cul ! Quant aux quatre autres, ils peuvent retourner vaquer à leurs occupations,c’est à dire à plus grand chose, ils sont grillés.
Sans surprise Montebourg appelle à voter pour Hamon, Peillon se retire penaud sans dire qui il soutient pour le deuxième tour, de Rugy se fait appeler Désiré en négociant avec les deux gagnants son score minable de 3,88 % quand la Pinel, généreuse, fait cadeau de son 2 % à Valls. Bennahmias ? Il s’en sort avec les honneurs car après tout amasser plus de voix que Jean-François Copé en étant aussi étrange, fallait le faire.
Enfin bref, ce premier tour de primaire aura ressemblé à ce que fut pour bonne part ce catastrophique quinquennat : une magnifique démonstration d’amateurisme.
En toute logique, Benoît Hamon devrait l’emporter - ce qui en dit long sur l’absence de réalisme de ses supporters - la semaine prochaine ce qui aura le mérite de nous débarrasser pour un bon moment du Caudillo, d’emmerder Mélenchon et, hélas, de ravir Emmanuel Macron.
Il est présentement 17 heures, les résultats définitifs ne sont toujours pas tombés et le site officiel de la primaire affiche toujours les chiffres donnés à 10h00 du matin... mais attention, comme l’a rapporté au Figaro un cadre du PS : " S’il y a de la gonflette, ce n’est pas de la tricherie. Attention aux mots ! Tricher, c’est modifier les rapports de force ". Okay ? Alors pas de mauvais esprit !
NB : Vous aurez noté que Président n’a quasiment pas été évoqué dans ce billet alors qu’il aurait du l’être - merde, tout de même, c’est son camp qui vote - sauf que de lui, maintenant tout le monde s’en fout comme lui se fout de tout. Rien de nouveau finalement.
Folie passagère 3431.
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