« Pourquoi la "vague" anti-Trump a fait flop »
La gauche américaine n’est guère plus vaillante que la gauche française. Certes, les démocrates ont remporté une victoire partielle aux élections législatives de mi-mandat. Ce mercredi matin, les décomptes du scrutin d’hier leur donnent une légère majorité à la Chambre des représentants, qui étaient dominée jusqu’alors par les républicains. Mais ces derniers améliorent leur position majoritaire au Sénat. La "vague" anti-Trump a fait flop, en dépit de la mobilisation générale des médias, du show-biz, des intellectuels, des universités, mais aussi des faiseurs de scandales, des fouilleurs de poubelles, des dénonciateurs anonymes et de tous les habituels prêcheurs du camp du Bien. Le président des Etats-Unis trébuche à la chambre basse, dans un scénario devenu coutumier pour des Midterms. Mais il n’a rien perdu de sa dynamique, qui lui ouvre un possible nouveau mandat pour 2020. Ce matin, Donald Trump a salué "un immense succès" pour son camp : c’est malgré tout beaucoup dire, puisqu’il devra subir une cohabitation avec une gauche hystérisée, qui ne lui fera aucun cadeau. Reste que ce résultat démontre à ceux qui en doutaient encore que l’Amérique silencieuse demeure une réalité politique importante. Elle n’a rien de commun avec l’Amérique bavarde et donneuse de leçons. Il est aisé de faire le parallèle avec ce que connait la France. Les Oubliés de chez nous ressemblent aux Forgotten men de là-bas. Ce même électorat, qualifié de populiste par les élites, est en train de s’imposer comme le nouvel acteur incontournable.
N’en déplaise à la pensée commune : Trump n’est pas l’abruti ni le vendu qui ressort des caricatures de ses adversaires. Le procureur Robert Mueller, qui traque le président, n’a jusqu’à présent rien prouvé de ses multiples soupçons. Les électeurs, eux, ont pu juger Trump sur ses résultats économiques : une croissance en hausse, un chômage en baisse, un pouvoir d’achat en progression. Les blue collars, les ouvriers, savent ce qu’ils doivent à la révolution trumpienne en cours. Ce sont ces classes moyennes qui ont délaissé la gauche pour rejoindre les républicains. Les démocrates ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils furent. Comme le remarque Guy Millière, bon observateur de la politique américaine (1) : "Le parti démocrate, de fait, n’est plus de parti de John Kennedy. Il n’est plus le parti de Bill Clinton (…). Il est le parti de Barack Obama et de Bernie Sanders, d’Elizabeth Warren et Kamala Harris, de Keith Ellison et de Tom Perez (…) Il est un parti extrémiste". Les élections de mi-mandat confirment la nouvelle sociologie démocrate, qui attire les minorités ethniques et sexuelles, les femmes célibataires, les étudiants, les diplômés de l’internet, etc. Le parti démocrate s’enlise dans le gauchisme et ses utopies. Pour sa part, le parti républicain se convertit à la pensée positive et au réalisme patriotique de Trump : une stratégie apparemment gagnante.
(1) Ce que veut Trump, Presses de la délivrance