Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Pour un choix clair aux Européennes !

, par  vanneste , popularité : 8%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

http://www.christianvanneste.fr/201...

JPEG - 133.5 ko

A la veille des élections européennes, le paysage politique français est de plus en plus confus. Cette confusion résulte de deux choix contradictoires. Le premier a introduit le mode de scrutin proportionnel, en rupture avec l’esprit de la Ve République. Présenté comme le plus « démocratique », c’est un leurre : il consacre le pouvoir des partis qui placent leurs apparatchiks en tête de liste et leur assurent une longue carrière professionnelle à condition d’être disciplinés et de faire taire leurs états d’âme. En outre, il multiplie les formations politiques obligées, si elles veulent gouverner, à des coalitions baroques au sein desquelles les « idées » fondatrices qui motivaient les électeurs sont noyées dans les compromis tandis que les majorités branlantes, obtenues à grand peine, n’assurent pas la continuité de l’Etat. La Ve République ne jouit d’une grande stabilité que parce qu’elle dépend d’une majorité issue d’un vote uninominal par circonscription. Macron en bénéficie aujourd’hui. Le chaos n’est évité que grâce à ce système, malgré les fautes et les maladresses commises. Le contrepoint réside évidemment dans l’usage du référendum qui permet, lui, d’exprimer l’opinion des Français notamment lorsqu’ils sont en désaccord avec leurs représentants. On remarquera que le personnel politique est plutôt favorable à la proportionnelle et hostile au référendum. C’est un aveu : ce qui compte le plus à ses yeux est non l’intérêt supérieur du pays, ni même la volonté populaire, mais la possibilité de continuer à danser en rond dans les palais de la République ou de l’Europe. L’introduction de la proportionnelle aux élections européennes puis aux régionales a fait éclater la représentation politique et apparaître le Front National dont la présence, refusée par tous les autres, fausse le fonctionnement de notre démocratie. Pourquoi ? Parce que les deux modes d’élection sont contradictoires : à la proportionnelle, le Front National existe de plus en plus, mais dès qu’il s’agit d’élections uninominales, il est minimisé. Le comble de l’absurdité a été atteint aux dernières régionales : le PS et Les Républicains peuvent à la limite constituer une majorité issue de la proportionnelle. De même, Les Républicains et le Front National. Au lieu de cela, le PS s’est sabordé au profit de LR pour éviter que le Front National accède au moindre exécutif. Autrement dit, dans un système où toutes les opinions doivent être représentées, on a fait en sorte que l’une d’elle disparaisse pour qu’une autre, et la plus forte en voix, soit mise hors-jeu.

Le second choix malheureux a consisté à fondre le RPR et l’UDF dans le même moule. Les partis dépendent avant tout des législatives. Très logiquement, les élections uninominales par circonscription à un tour conduisent à l’existence de deux partis, démocrate et républicain par exemple aux Etats-Unis. En France, les deux tours amenaient à quatre partis : RPR et UDF à droite, PS et PC à gauche. Un jour ou l’autre les écologistes auraient remplacé le PC dont l’idéologie est morte. A droite, l’UDF était centriste et européenne, le RPR plus à droite, conservateur et eurosceptique. Lorsque le RPR a fusionné avec l’UDF au sein de l’UMP, Il a ouvert un boulevard au FN. En gagnant en 2007, Sarkozy avait freiné la dérive pour l’accentuer ensuite avec sa stupide ouverture à gauche. Depuis, le tableau de la politique française est passé de l’équilibre classique et rationnel à un fouillis surréaliste. La gauche a éclaté entre des factions qui témoignent d’une imprégnation idéologique marxiste beaucoup plus forte en France que dans la plupart des autres pays européens. Même les écologistes sont le plus souvent des gauchistes rouges que l’on a repeint en vert pour les rendre présentables. La droite s’est elle aussi profondément divisée. Il n’était pas absurde que des gaullistes, patriotes avant tout, des chrétiens conservateurs et des libéraux attachés aux libertés fondamentales et d’abord préoccupés par les performances économiques du pays s’unissent : c’était la majorité qui soutenait de Gaulle. Mais les chrétiens conservateurs ne sont plus présents sur la liste qui sera conduite par Nicolas Dupont-Aignan, et la présence de Bellamy à la tête de la liste LR ne devrait pas les rassurer, compte tenu de l’évolution de ce parti « de droite » sur les problèmes sociétaux. Des membres de la droite populaire, gaullistes et conservateurs figurent maintenant sur la liste RN. Cette dernière est certes eurosceptique, mais elle tourne le dos à l’efficacité économique et manifeste une diversité inquiétante dans le domaine sociétal.

Dans ce paysage dévasté a poussé un champignon : Macron et LREM, qui prétendent se situer au-delà des idéologies au nom du bien commun, alors qu’ils ne sont qu’une double addition : d’abord celle des ambitions, qui ont agglutiné autour d’un homme profondément narcissique, des rescapés de gauche et de droite plus soucieux de carrière que de valeurs, et un certain nombre d’amateurs dénués d’expérience, mais sûrs de leur génie. On voit le résultat. Jamais la France n’a été à ce point divisée. La désintégration rapide de l’unanimité autour de Notre-Dame le montre : l’intervention intempestive de riches donateurs a relancé la lutte des classes, la volonté présidentielle d’accélérer la restauration pour en tirer parti susciter une lever de boucliers chez les conservateurs. Le macronisme est ensuite l’addition de politiques contradictoires : on tend à privilégier les très riches et à assister encore davantage les plus démunis, mais en matraquant les classes moyennes : social-démocratie en bas et ultralibéralisme en haut ! Sous couvert d’unanimisme, on accentue l’affrontement entre les urbains et les périphériques. Les premiers vont souhaiter l’intégration européenne, les seconds vont s’opposer à une mondialisation qui les écrase. Effectivement, les élections européennes devraient voir s’affronter ces deux populations, celle qui croit que le « progrès » lui est favorable, et celle qui tente de préserver son identité, ses valeurs, les conditions de son existence. La dispersion politicienne prive les Français de ce choix clair et cohérent.

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...