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Pass vaccinal : le Sénat fait dérailler la stratégie de Macron

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Après plusieurs épisodes rocambolesques à l’Assemblée Nationale, la loi sur le pass vaccinal , finalement votée à potron-minet continue son excursion législative au Sénat.

Les sénateurs ont décidément le cuir épais. Alors qu’ils se doutent pertinemment que la moindre réflexion sur une virgule risque de déclencher la fureur de l’exécutif, ils ont quand même décidé de mettre leur grain de sel. A croire qu’ils adorent le spectacle d’un Olivier Véran ou d’un Jean Castex vert de rage en train de s’égosiller en égrenant menaces et attaques ad hominem.

Bernard Larcher en personne est venu plaider non coupable devant les micros de la radio d’Etat. Le Sénat a rapidement trouvé deux ou trois propositions de bon sens qui n’ont absolument aucun autre avenir que celui de déclencher les foudres du duo primo-sanitaire qui s’agite en permanence depuis que la France n’est plus dirigée par un gouvernement, mais par un conseil de défense.

Le pays continuera donc de vivre dans le déni de réalité et dans le jeu électoraliste à la petite semaine pendant les quelques mois qui restent avant l’élection présidentielle. Après on verra. Après moi le déluge.

Comment tirer profit de son incompétence

Cela fait quand même depuis fin août que l’on sait que la politique du pass sanitaire était vouée à un échec retentissant . Cela fait également belle lurette maintenant que l’on a compris la nature du problème : la population à risque, celle qui encombre les hôpitaux et les réas (60% des personnes en soin critique), les 60-80 ans, est quasiment totalement vaccinée (96%). Mais ce sont eux qui votent aux élections, et qui plus est, ce sont eux qui votent soit pour LREM, soit pour LR, avec une claire volatilité entre les deux formations.

Ce sont donc eux qui font la pluie et le beau temps. Ou plutôt, c’est la lèche politique visant cet électorat qui enquiquine tous les Français.

Le coup de génie d’Emmanuel Macron a été de les exonérer totalement de toute responsabilité dans la crise actuelle. Le coupable, c’est le non-vacciné, et les 60-80 ans sont quasiment tous vaccinés. Conclusion simple, logique et implacable : les 60-80 ans sont (presque) tous dans le camp des gentils.

Cette population est d’ailleurs également celle qui a une énorme dépendance envers le système d’Etat providence : retraite, sécu, soins…

Le raisonnement se propage par contamination aux vaccinés des autres tranches de la population, même s’ils se sont fait vaccinés pour pouvoir partir en vacances ou pour garder leur emploi. Une fois les piqures enregistrées sur le smartphone, ils sont rapidement passés à autre chose. Faire son boulot et organiser ses loisirs, ou en trouver un et boucler ses fins de mois est quand même largement plus important que se farcir les leçons des politiciens à la télé ou dans les journaux.

Le match pour la présidentielle

Mais la jolie stratégie machiavélique du candidat Macron à sa propre réélection risque quand même de rencontrer un os. Il semble bien que Valérie Pécresse et son équipe aient refusé l’obstacle et décidé de ne pas jouer le jeu du prétendu maître des horloges. En laissant filer les délires autoritaires et en laissant clairement entendre que tout cela ne la regardait pas, la candidate a bien acté qu’elle avait compris le piège.

Sa stratégie est maintenant limpide : si Emmanuel Macron a décidé d’emmerder les non-vaccinés, Valérie Pécresse a décidé d’emmerder Emmanuel Macron et de démontrer à la France entière que les intention du Président ne concernaient pas que les non-vaccinés.

Gérard Larcher, en allant agiter le chiffon rouge devant le nez d’Olivier Véran ce matin aux micros de France Inter ne fait que développer l’argumentation de Valérie Pécresse qui, dans un discours d’une rare violence, a lancé sa campagne en dénonçant le machiavélisme du pas encore candidat président qualifié tout bonnement de pyromane (en droit Français, un crime passible tout de même d’une peine allant de quinze ans de réclusion criminelle et 150 000 euros d’amende à la réclusion criminelle à perpétuité et 200 000 euros d’amende).

Après la déclaration de la candidate LR, tout comme le président du Sénat allait sourire aux lèvres prêcher le-en-même-temps (on soutient le passe vaccinal mais en même temps on estime qu’il doit disparaître) afin de faire entrer l’exécutif dans une crise de colère noire, le finaliste malheureux à la primaire Eric Ciotti était quant à lui bien plus direct et crachait au visage du Président candidat en refusant de le voir lors de la visite de ce dernier à Nice.

Dans ce contexte, bien peu de chance que les divers incendies qui couvent, comme le bazar des tests à l’école, l’effondrement de l’hôpital ou le climat quasi insurrectionnel aux Antilles, ne s’éteignent dans les semaines qui viennent, surtout que Valérie Pécresse peut compter sur les autres prétendants aux 20% (Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon) pour lui emboiter le pas et jouer l’escalade verbale dans la partie de Macron-Castex-Véran bashing qui s’annonce.

Voir en ligne : https://www.contrepoints.org/2022/0...