Je connais plein de gens qui se plaignent sans cesse
De la vie, des impôts, de leurs yeux, de leurs fesses :
Celles-ci seraient étiques et sans promesse,
Pour les femmes Paris vaudrait bien une messe.
Je n’en sais que très peu satisfaits de leur sort
Tout prêts à réagir de par quelque ressort :
Il faut les écouter et jusqu’à satiété
Sous peine de passer pour un pauvre empoté.
La plainte se libère alors en s’épanchant :
Il lui faut un témoin, peut-être un contre-chant…
Son écoute alors peut satisfaire un trop-plein
De tous petits tracas dont le premier se plaint.
Mais chacun a les siens, l’escalade grossit :
Chacun ajoute à l’autre un plus de "moi aussi !"
Et l’on atteint le point de sursaturation
Tant les ennuis déboulent sur la subreption.
Chacun devrait pouvoir sur ses ennuis se taire
Sans jamais rechercher quelque cosignataire :
La discrétion sur soi n’est rien que politesse,
Elle est le signe de sa propre robustesse. (9/06/17)