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NOTRE DAME DU CAP FALCON

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Prière à Notre Dame

Cet été-là

Quand une pluie d’obus a commencé de s’abattre sur la rade

Les humbles populations de Mers El Kébir se sont tournées vers toi

Elles t’ont priée de les épargner sous leur mince abri de brique

Sauver sous le fragile mortier femmes, enfants, adultes désarmés

Alors de tes mains ouvertes tu as contenu le déluge de feu

Posées sur le front des « marsouins » agenouillés devant le port

Ils n’ont pas connu, eux, le sort de ces guerriers embarqués

Condamnés à périr dans un cercueil d’acier au fond de la mer

Cet été-là

Quand le feu a ravagé la terre des ancêtres et la maison natale

Quand le sang de tant d’innocents a coulé rougissant la baie

Quand Dieu semblait dans la tourmente avoir oublié les siens

Tout espoir de protection divine abandonné, ils sont partis

Et drapée de ta blanche virginité tu es restée toute seule

Les mains ouvertes sans défense devant l’insulte barbare

Les yeux fermés devant le sacrilège …quand un marin

Dans sa piété a eu le geste salutaire de te tendre la main.

Aujourd’hui

Face à l’écume du large tu te dresses sur un autre Cap

Mais tes protégés et leurs enfants savent que tu regardes

Vers les tombes de ceux qui sous les gerbes de feu comme

Sous la mitraille sont à jamais séparés de nous, de toi…

François Gonzalez

APERÇU HISTORIQUE

 La Vierge blanche de Notre Dame de Cap Falcon aujourd’hui située au Cap Brun, près de Toulon, avait été en son temps édifiée par la population de Mers El Kébir et offerte à Notre Dame de Santa Cruz pour lui exprimer sa reconnaissance d’avoir été épargnée lors des bombardements des 3 et 6 juillet 1940, qui virent la destruction d’une partie de la Flotte Française sous le feu des canons anglais.

 Le 3 juillet 2004, une cérémonie commémorative a été organisée par la municipalité de Toulon représentée par M. Michel Cameli, adjoint délégué aux A.C. et par le commandant Maurice Lorain, président de l’amicale des anciens de Mers-El-Kébir et par l’amicale des anciens marins du « Strasbourg », devant la stèle portant la fresque sculptée en 1933 par Halbout de Tanney, dédiée aux marins morts pour la France, durant les deux guerres 1914-1918 et 1939-1945, (fresque qui se trouvait à Alger, en face de l’Hôtel Aletti, démontée en 1962 et reconstruite à Toulon).

 Une plaque en marbre : "Aux 1297 marins morts pour la France, les 3 et 6 juillet 1940 à Mers-El-Kébir" a été placée sous la plaque de bronze, dédiée au cuirassé BRETAGNE (" A la mémoire des officiers, officiers mariniers, quartiers maîtres et marins de La Bretagne, disparus à Mers-El-Kébir, les 3 et 6 juillet 1940, pour l’honneur du Pavillon français") ».

 Cette stèle commémorative se trouve, pour ceux qui souhaiteraient s’y recueillir, Batterie basse au Cap Brun, à l’est de Toulon

 Après l’exode de 1962, dans l’Algérie indépendante la statue, restée à demeure, semblait vouée aux mêmes profanations que d’autres objets et lieux sacrés chrétiens livrés au fanatisme islamique. Il se trouva heureusement, quelques années plus tard, un fonctionnaire de la base navale encore française, enfant de pêcheurs « marsouins », Marcel Schiano di Lombo fonctionnaire de la marine nationale et ténor des chœurs de la cathédrale d’Oran qui a pu courageusement l’arracher, cinq années après l’indépendance de l’Algérie pour la rapatrier à Toulon et la sauver des destructions qui visaient toutes les statues religieuses chrétiennes, non rapatriées en France (symboles de 130 années de colonialisme)

 

Cap Brun près Toulon

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 Il existe entre l’anse Méjean et l’anse du Fer À Cheval, un promontoire au sommet duquel a été construite la chapelle de Notre Dame du Cap Falcon. C’est un aumônier militaire qui en a la charge. Elle est construite sur les ruines d’une fortification bétonnée de la seconde guerre mondiale et la statue vient d’Oran.
 Une stèle gravée au pied de l’escalier qui conduit à la chapelle, rappelle ses origines. Cette stèle ayant subie des dégradations, une nouvelle a été apposée au pied de la chapelle pour réparer l’outrage.

Voici le texte que l’on peut y lire.

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 Les aménagements réalisés au Cap Brun sont l’objet d’une convention passée avec le Conservatoire du Littoral (propriétaire des lieux) et l’association UAVFROM (Union des amicales varoises des Français rapatriés d’Outre Mer).

 Le site avait besoin d’une cure de jeunesse doublée elle aussi d’une mise en sécurité pour les visiteurs. Après deux tranches de travaux réalisés par la Ville de Toulon qui ont concernés les éclairages, la fermeture du blockhaus situé sous la chapelle, la chapelle elle-même, ses différents accès ainsi que les escaliers qui y mènent. Et là aussi, il a été décidé d’installer une table d’orientation qui raconte "la petite histoire de la rade".

Cap Falcon-Cap Brun4

 

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Un but de promenade supplémentaire à découvrir désormais en toute tranquillité !

 Cette vierge du Cap Falcon, qui a eu davantage de chance que les sépultures du cimetière marin, a été rapatriée, jusqu’au deuxième port de guerre français Toulon où s’est établi alors un deuxième lien avec le souvenir du drame de juillet 1940. En effet, elle fut accueille par un prêtre de la paroisse de Toulon, le Révérend père Jean Autric, natif de Toulon, mais miraculeusement rescapé des deux attaques contre le « Dunkerque ». 

 Voilà donc comment un monument en exil et un prêtre (ex-enseigne de vaisseau rescapé du « Dunkerque ») veulent rappeler que d’une rive à l’autre de la Méditerranée, ces 1297 morts pour la France à Mers El Kébir appartiennent à notre Mémoire. Le rapatriement des dépouilles profanées doit être rapidement effectué par nos gouvernants pour l’honneur du Pavillon français, une fois de plus bafoué !

 Une mobilisation générale doit être donc faite, dans ce sens, de Brest à Toulon, nos deux ports de guerre au sein de la « Royale » et de ses amiraux -dont un certain Philippe De Gaulle, aujourd’hui sénateur et écrivain de ses mémoires familiales en vue du rapatriement des restes de ces héros, interdits de repos en paix, en terre d’Islam, où ils ont trouvé la « Mort pour la France », il y a 65 ans !

 En effet, comme l’a écrit Victor Hugo : « Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie ! Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie ! »

Ce rapatriement des dépouilles est possible puisque de par la fatalité des ans ne concernera que des ossements.

 Quant au frais de transport de ces restes glorieux, aucune illusion à se faire, les « pétroliers » algériens n’y participeront pas. Le financement pourra être, quand même, aisément trouvé auprès du Secrétariat d’Etat et des association d’anciens combattants ainsi que par une contribution caritative de certaines associations de rapatriés organisateurs de croisières lucratives et de visites dans ce qui fut l’ORANIE française ! Un tel geste honorerait ces représentants de la communauté « nostalgique » de nos compatriotes, qui se trouvent également à la tête d’associations concernant l’utopique restauration des cimetières civils et le rapatriement des dépouilles de nos aïeux, contre monnaies sonnantes et trébuchantes, évidemment.

 Peut-être le Président de la République française, Jacques Chirac, et les membres du gouvernement, sympathisants du capitaine Bouteflika de la Willaya V, en 1962, totalement ignorants d’une province française riche de quinze départements que l’on appelait autrefois l’Algérie, ainsi que certains représentants, parait-il, des Français rapatriés d’Algérie, (Sic ??), alias Nouvion, (Recours pour une promotion O.N.M.), et Poli (F.N.R. à contre sens de son président Yvan Santini), qui l’accompagnèrent, lors de sa visite d’état, à Alger et à Oran, « Des Visas ! Des Visas ! », Ont-ils la réponse ?

 D’autant qu’à l’occasion de leur déplacement, ils ont alors donné un certificat d’authenticité à l’opération, badigeon à la chaux blanche, des cimetières civils de Saint Eugène à Alger et de Tamashouet à Oran ainsi qu’à la restauration de quelques tombes qui ouvrent un nouveau « trafic d’ébène » des restes de nos pionniers.

 Au pied de la croix blanche du « Marin inconnu » du cimetière de Kerfautras, un message, hommage pudique et anonyme, porte cette émouvante phrase, lourde de douleur : « Tu es notre pensée de chaque jour ! » Une pensée rendue encore plus douloureuse, désormais, depuis l’annonce de la profanation du 25 avril 2005 !

 C’est pourquoi le vers mobilisateur de Joseph Kessel : « Ami ! Entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ! » Sied bien mieux, à cette profanation qu’il est impossible de pardonner et que l’on ne pourra jamais oublier, que le vers de Jacques Prévert : « Et la mer efface sur le sable... ! »

Yves Henry

Quelques photos

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Le 15 septembre 2007

 Notre Dame du Cap Falcon : La MÉMOIRE ET LA TERRE

 Bien que diminuée l’heure est toujours à la souffrance pour beaucoup d’entre nous dans la communauté pied-noir mais il est heureux de savoir que au Cap Brun dans cet ancien blokos transformé en petite chapelle érigée face à la mer se trouve dorénavant la vierge blanche du cap Falcon qui est maintenant promise à un nouveau rayonnement.

 Dans le sanctuaire entièrement réhabilite elle eut la visite de deux de ses plus emblématiques voisines, rapatriées elles aussi des côtes algériennes après 1962 : la « vierge pèlerine » de Théoule et, surtout, la légendaire Notre-Dame de Santa Cruz, venue de Nîmes tout spécialement pour l’occasion. Car l’occasion, c’est sûr, fut historique...

 Celle qui fut, de l’autre côté de la Méditerranée, à Oran, la madone des rescapés de Mers-el-Kébir a accueilli ce jour du quinze septembre 2007 sous sa protection 45 reliquaires chrétiens, musulmans et juifs renfermant chacun une poignée de terre d’autant de cimetières d’Algérie, de Tunisie et du Maroc.

 Cette terre recueillie « là-bas » après plus d’un demi-siècle d’abandon, a également été déposée au pied d’un jeune olivier, qui sera le gardien de ce nouveau lieu de souvenir et de recueillement.

 Ainsi l’humble petite chapelle du Cap Brun, se range-t-elle au rang de mémorial pour toute une population pied-noire et harkie de France comme là d’ailleurs expliqué l’élue toulonnaise Ghislaine Ruvira qui s’y est tellement investie, présidente de l’UAVFROM et du cercle Algérianiste de Toulon, qui a porté ce projet à bout de bras de tout son cœur car le Var, rappelle-elle, est « le premier département de rapatriés d’Afrique du nord en France. » 

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L’amour rassemble les vivants et les morts.

 Les 45 reliquaires de la chapelle ont reçus la terre des cimetières de : Aïn el Turck, Aïn Témouchent, Alger, Arzew (cimetière musulman), Blida, Bône, Boufarik, Bougie, Boutlélis, Casablanca, Constantine, Guelma, Guiard, Guyotville, Hassi Ben Okba, Herbillon, Froha, Koléa, La Calte, Lamoricière, Lapasset, La Sénia, Les Abdellys, Les Trois Marabouts, Mascara, Ménerville, Mers el Kébir, Montagnac, Mostaganem, Oran, Oran (cimetière juif), Oran (cimetière musulman), Philippeville, Port de L’Isser, Saïda, Rabat, Saint Cloud, Saint Eugène, Sainte Léonie, Staouëli, Tamashouet, Thiers, Tiberine, Tizi–Ouzou, Tunis et Zéralda.

La cérémonie inaugurale du Mémorial des Cimetières s’est déroulée selon le programme suivant :

 10 h 30 : rassemblement pour la procession devant le Monument au Morts des Marins, chemin de la Batterie Basse.
 11 h : messe solennelle présidée par Mgr Rey, évêque de Fréjus Toulon, assisté du révérant père Jean-Yves Molinas et animée par la Musique des Equipages de la Flotte avec la bénédiction des urnes contenant la terre des cimetières et dévoilage de la plaque du souvenir et la bénédiction des vitraux et de l’arbre de Vie. Le mémorial est resté ouvert jusqu’à 18 h. Les personnes éprouvant des difficultés pour se déplacer ont été prises en charge jusqu’au lieu de rassemblement

 La statue de la vierge qui a été restaurée pût retrouver sa place dans la chapelle et sa couronne, dont on avait perdu la trace depuis 45 ans vient à peine d’être retrouvée, et lui a été restituée lors de la cérémonie.

07-11-2007

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