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Musique classique, espèce en voie de disparition

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Au même titre qu’un diplôme des Beaux-Arts n’est pas nécessaire pour admirer un tableau de Watteau, il n’est pas nécessaire d’avoir étudié le solfège pour être touché par une symphonie de Berlioz ou un opéra de Verdi.

Cependant dans les années qui viennent, il sera de plus en plus difficile pour les jeunes et les moins jeunes d’assister à un concert de musique classique ou de pratiquer cette dernière.

Nous assistons en effet depuis plusieurs années à un tarissement progressif du soutien de nos élus à la plupart des initiatives musicales classiques. Les rares orchestres nationaux et grandes maisons d’opéras parviennent aujourd’hui encore à conserver un soutien financier de l’État. Mais les autres formations et institutions classiques dans leur majorité voient diminuer, ou même disparaître leurs subventions, assistant malgré leurs efforts et leurs succès à la suppression de l’un de leurs indispensables moyens de survie.

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On endort l’opinion en affirmant à tout bout de champ que Bastille ne désemplit pas, que les conservatoires refusent des élèves ou que certains festivals isolés font salle comble. La réalité du terrain nous montre un tableau bien différent.

Le petit monde très réduit des mélomanes vieillit et ne se renouvelle pas, faute de promotion du répertoire classique, notamment dans les médias. Absents des médias, les acteurs de la musique classique ont en conséquence davantage de mal à convaincre les entreprises de leur accorder du mécénat, ces dernières ne pouvant plus valoriser leur action en apparaissant dans la presse. Les festivals ne remplissent pas leurs salles s’ils ne programment pas les derniers tubes à faire encore recette : Requiem de Mozart, Carmina Burana... C’est d’ailleurs cette œuvre qui sera donnée à deux reprises par deux formations différentes en l’espace de trois mois à la Philharmonie de Paris en 2015. Cette logique menace à court terme la richesse et la diversité du répertoire. Les conservatoires n’ont souvent pas les moyens de proposer suffisamment de places par rapport au nombre d’habitants de leur territoire.

Nous pourrions encore citer une multitude de faits pour attirer l’attention sur la gravité de la situation. Contentons-nous de quelques exemples. La commune de Baillargues (Hérault) a tout bonnement décidé de fermer son école de musique pour contrebalancer le coût de la réforme des rythmes scolaires. L’édition 2014 du Festival de musique de Strasbourg vient d’être annulée. Le festival Polyfollia (Basse-Normandie) annonce lui, pour son dixième anniversaire, qu’à cause du désengagement d’un de ses partenaires publics, il va disparaître...

De son côté, l’Académie de musique de Paris, qui existe depuis 18 ans et rassemble 400 chanteurs et instrumentistes amateurs, risque de disparaître faute de soutien public et privé et ce, malgré son succès.

Insensiblement, la société française prive sa jeunesse de son patrimoine musical, faisant d’elle une proie facile pour l’industrie des musiques commerciales. Ce faisant, notre société se prive d’un irremplaçable ferment de cohésion sociale.

Unis à des centaines de musiciens professionnels et amateurs, nous voulons nous battre aujourd’hui pour réveiller l’opinion publique sur la situation réelle de la musique, redonner à notre patrimoine musical une place de choix dans notre société, faire connaître et aimer en France la musique classique par le plus grand nombre. Dans notre combat, nous insistons pour rassembler en une même famille musiciens professionnels et amateurs.

A quelques jours de la fête de la musique, il est crucial de rappeler que cet événement a été créé spécialement pour célébrer la pratique amateur. Une pratique que désormais les DRAC (Directions Régionales des Affaires Culturelles) ne soutiennent plus. Une pratique pourtant indispensable pour rendre la culture accessible à tous, mais aussi pour transmettre notre patrimoine culturel et forger une nouvelle génération ouverte sur le monde et ses différentes formes d’expression.

Nous avons choisi l’art pour diffuser notre message. Nous espérons que la beauté saura toucher les cœurs, plus que de longs discours.

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