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Macron et Mélenchon, les deux visages du mépris…

, par  vanneste , popularité : 10%
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Pendant des siècles, sous les saintes revendications de justice et de morale, la gauche a nourri sa passion affichée pour l’égalité par une envie et un ressentiment envers les détenteurs du pouvoir économique ou politique. Aujourd’hui, la gauche idéologique est souvent détentrice de ces pouvoirs. Son sentiment moteur, sa disposition d’esprit majeure, c’est désormais le mépris. Apparemment, tout oppose M.Macron et Mélenchon. L’un est un social-démocrate, l’autre un socialiste. Le premier croit à l’économie de marché, mais poursuit une politique dirigiste fondée sur une redistribution orientée, qui s’accorde avec son progressisme sociétal, favorisant les individus très riches et les exclus, au détriment des propriétaires, des familles, des personnes âgées, de tous ceux qui se sont un peu, souvent très peu, enrichis par l’épargne et le travail et entendent en faire bénéficier leurs enfants, quand ils le peuvent. L’autre, veut la révolution, le retour à l’Etat-démiurge, créateur d’un peuple égalisé en dépit d’un diversité accueillie sans limite. Au-delà de cette opposition, ce qui les rapproche tient en un mot : le mépris. Et celui-ci d’adresse d’abord aux classes moyennes, aux Français qui continuent à fonder des familles, à travailler en souhaitant devenir propriétaires, qui fuient certains quartiers où ils ne se sentent plus chez eux, ou encore ceux qui perpétuent loin des grandes villes une manière de vivre à laquelle ils sont attachés. L’un cultive le mépris des métropolitains qui ont fait des études, qui n’ont eu que la rue à traverser pour trouver un métier plaisant bien rétribué, qui pensent qu’il faut être stupide ou inculte pour avoir beaucoup d’enfants. L’autre fait semblant d’aimer le peuple et plus encore le nouveau, celui qui vient d’arriver, et qui prend la place des prolétaires exploités de jadis. Le premier est l’élu des beaux quartiers. Le second, celui des territoires perdus par la République ou par le marché. L’un est Robespierre moins la vertu, l’autre Marat, moins la sincérité.

Récemment, Mélenchon-Marat est venu involontairement au secours de Macron-Robespierre par son outrance. Avait-il tout-à-fait tort ? Non. En perquisitionnant le domicile de Jean-Pierre Mélenchon, et en piétinant sans vergogne sa vie privée, alors qu’ils avaient été plus circonspects à l’égard de Benalla, les magistrats et les policiers se sont rendus une fois encore complices d’une non-démocratie en marche depuis l’exécution médiatico-judiciaire de Fillon. L’intéressé devait-il réagir avec une démesure grotesque ? Certainement pas, car il a rendu, ce faisant, un immense service au Président. On n’a plus parlé des boulettes de ce dernier, mais de celles du Président de France Insoumise. Or les deux dérives sont de même nature : Jean-Luc Mélenchon s’est drapé dans sa dignité d’élu, et il avait raison. Un parlementaire, ceint de son écharpe, est l’héritier du tribun du peuple : il incarne la République et à ce titre est inviolable, sauf à être coupable de délits dûment prouvés. Le fonctionnaire sert la République et ne l’incarne pas. Un magistrat n’est qu’un serviteur. Ce n’est pas un élu. Cette hiérarchie doit être respectée, mais il faut pour cela que l’élu ait un comportement respectable. Mélenchon ne l’a pas été. L’agressivité, le passage en force, avec en prime, la moquerie grossière d’un accent du sud, ont complètement brouillé le message, et sans doute renforcé chez beaucoup un antiparlementarisme que Macron, banquier-haut-fonctionnaire, jamais élu auparavant, a suscité depuis son élection.

Car le mépris véhément de Mélenchon envers les policiers, les juges, les journalistes, les élus de son parti qui ne suivent pas la ligne a pour corollaire celui de Macron pour les Français qui ont l’insolence de ne pas admettre la justesse de ses vues, le toupet de se plaindre, le culot de respirer cette médiocrité franchouillarde que tout en lui déteste. Il voulait incarner auprès du peuple des Gaulois, réfractaires à la réforme par bêtise, et parfois impolis, la verticalité du pouvoir. Mais, à sa manière, le Méprisant de la République a aussi dérapé : en affichant sa préférence pour certains Français exotiques, en n’hésitant jamais à médire de son pays à l’étranger. Dans ces deux attitudes, il y a la volonté de se hisser au-dessus des autres pour se faire juge d’un passé de la Nation auquel il n’a pas participé, pour humilier une armée qu’il a évité de servir.

Macron et Mélenchon ne sont que les deux faces de l’oligarchie de gauche, celle qui détruit le pays au nom d’un prétendu progressisme, l’autre par une démagogie sans limite. Face à eux, le populisme n’est que la revendication légitime d’un peuple qui veut être écouté et entendu par des élus respectables.

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