Infatigablement, trottant sur le cadran,
Elle avale les chiffres de un jusqu’à douze,
Et toujours, vaillamment, courant de son trantran,
Elle rend les deux autres quand même jalouses.
La plus grande la suit d’assez loin, essoufflée,
Pour cocher les minutes passées en revue,
Traînant un peu des pieds, quand même époustouflée
De cette ardeur dont elle se sent dépourvue.
La petite trottine, douloureusement,
Sachant qu’elle ne peut jamais les rattraper,
Elle n’est pas gâtée, mais raisonnablement,
Elle assume sa tâche sans y échapper.
Car elle est celle qui attire le regard,
C’est elle qui instruit la base de l’instant :
Entre les douze elle fixe, et sans plus d’égard,
La tâche à accomplir en nous y soumettant.
Et des trois aiguilles de mon petit réveil,
La petite est toujours celle qui me commande
Le temps à donner aux corvées ou au sommeil,
De son tic-tac rythmant sans cesse ses demandes. (6/10/15)