Je me souviens du cabanon
Où nous allions passer l’été
Quand arrivait la fin des classes
Très vite l’on déménageait
On arrimait tout pêle-mêle
Et frigidaire et matelas
Il fallait tirer les ficelles
Pour que le char ne tangue pas
Au petit trot, le grand cheval
Avalait quatre kilomètres
Passé le Petit-Port si beau
D’un coup la plage surgissait
Quatre ou cinq marches dévalées
On était là au Panthéon
On repérait bientôt la passe
Au banc de sable elle menait
La périssoire au bec d’oiseau
Fendait les vagues du mistral
On y faisait avant la lettre
Du surf en glissant sans verser
Quand la tempête rugissait
Que la mer frappait la façade
On se tenait sous ses ruades
Tout prêts à sauter l’escalier
Couché sous le ciel j’apprenais
Dans les nuits tellement limpides
A parler à la voie lactée
Aux astres toujours impavides
Qu’il était beau mon cabanon
Tous les jours c’était une fête
Il tient debout malgré tempêtes
Naufrages et révolutions (30/08/06)