Me reviennent souvent des souvenirs d’enfance,
Le parfum des genêts, le claquement des vagues,
Mais aussi les chagrins des premières offenses
De reproches cinglants me criant "tu divagues !"
Il y avait deux blondes, Maryse et Monique,
Encore entre les deux mon cœur toujours balance,
Je ne crois pas que l’une à l’autre ait fait la nique :
J’étais trop timide pour rompre mon silence.
Les années sont passées, mais le cœur bat toujours
Pour celles qui furent l’objet des premiers rêves,
Et ce sera sans doute jusqu’au dernier jour
Que leur ombre pourra se projeter sans trêve.
Les premières amours sont ancrées en notre âme
Comme un appel à des tâches escamotées,
Jamais d’elles ne peut s’éteindre cette flamme
Qui fit vibrer une jeunesse tourmentée.
On a eu beau avoir de belles aventures,
S’ancre en nos souvenirs la fièvre du refus,
Et j’aurai beau tenter quelques justes ratures,
Je resterai toujours bien celui que je fus. (2/02/16)