Du dedans, du dehors, gangrené par la peste,
Ton destin suspendu à ces muphtis funestes,
Mon doux, mon cher pays, que sont de ton drapeau
Les couleurs devenues, pauvres vieux oripeaux ?

Valeurs de la patrie, des sorciers prophétiques
Les ont déchiquetées pour des voies messianiques,
Notre blanc, notre bleu, submergés par le noir,
Ma France, mais dis-moi, où est donc ta victoire ?

L’enfer de tes banlieues, la terreur des cités
Et tes couleurs encor salement piétinées,
Quand le rap et le tag deviennent la culture
De foules excitées par la pire imposture.

Mascarade du voile, harangues de mollahs
Haine sourde ou injure, insultes et crachats
Sauvageons et voyous, brandissant la menace
Ton socle se lézarde et le pouvoir s’efface.

Que sont donc devenues ta gloire et tes lumières
Depuis que, insidieux, de nouveaux tortionnaires
Déferlent sur ton sol, par leurs rites souillé,
Prophètes de malheur, barbus enturbannés.

Mon cher, mon doux pays, par quelle turpitude
Ont pu se déliter, par quelle ingratitude,
L’idée de la nation, l’amour de la patrie
Dans ce magma créé par notre idolâtrie ?

Douce France,
Quelle est donc ton espérance ? (20/02/2004)