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Les enfants ayant reçu un vaccin covid ARNm présentent un système immunitaire altéré un an plus tard
23 août 2024 18 h 28 min
Une étude réalisée par une équipe de chercheurs allemands sous la conduite du Dr Robin Kobbe avec l’Institut pour la recherche sur l’infection et le développement des vaccins du Centre médical universitaire de Hamburg-Eppendorf, publiée le 30 juillet dernier dans The Pediatric Infectious Disease Journal, a permis de constater une augmentation des anticorps IgG4 spécifiques de la protéine Spike du SARS-CoV-2 chez des enfants vaccinés, un an après qu’ils eurent reçu deux doses du vaccin covid. Pour le Dr Suzanne Burdick, de Children’s Health Defense – l’association anti-vaccins de Robert F. Kennedy Jr. – ce fait inhabituel suggère que la réponse immunitaire de ces enfants est « altérée ».
L’étude d’origine, intégralement publiée en ligne ici, n’utilise pas de tels mots négatifs au sujet de ses constats : elle présente au contraire la vaccination ARNm comme un des « outils les plus importants pour la lutte contre la pandémie » du covid, au moyen d’une « vaccination de masse sûre et efficace » à qui elle attribue la sauvegarde de « millions de vies ».
Cependant, l’étude de Robin Kobbe et de ses collègues reconnaît que la nouvelle technique, appelée à être utilisée de manière large à l’avenir, présente des aspects dont il va falloir approfondir la connaissance, en particulier cette « induction inhabituelle d’anticorps immunoglobines (Ig) G4 », dont elle affirme qu’elle pourrait jouer un rôle dans la protection des enfants contre le covid-19 et son atténuation, alors que la réponse immunologique plus classique par des anticorps IgG1 et IgG3 provoquée par les vaccins est moins importante chez les enfants que chez les adultes.
Les enfants ayant reçu le vaccin covid présentent une particularité immunologique
Les IgG4 y sont décrits comme des anticorps « bloquants » et « anti-inflammatoires » et présentant des effets qui peuvent être « bénéfiques ou nocifs ». L’étude suggère d’ailleurs que la variation des différents IgG « peut affecter les fonctions des anticorps », ce qui justifie selon elle des recherches plus poussées en vaccinologie pédiatrique.
La cohorte des enfants vaccinés deux fois qui ont été étudiés au cours de cette étude par le biais de prises de prises de sang lors du jour de la première vaccination puis cinq semaines après celle-ci, et enfin un an plus tard, est petite : il s’agit de quatorze enfants âges de 5 à 11 ans d’un âge médian de 8,5 ans. Aucun d’entre eux n’a présenté des réactions autres que « modérés » après l’injection. Tous se sont trouvés par la suite été infectés par le variant Omicron, avec des « symptômes légers ».
Chez tous ces enfants, les IgG4 étaient à un niveau relativement faible au bout de 5 semaines, mais avaient augmenté de manière significative un an plus tard, laissant penser selon l’étude à la constitution d’une « mémoire » immunologique.
Si le vaccin altère le système immunitaire, n’est-ce pas le signe d’autre chose ?
Le médecin chercheur en chef de Children’s Health Defense, Brian Hooker, a jugé « très inquiétantes » les conclusions de l’étude dans la mesure où un taux élevé des IgG4 peut indiquer la présence d’une maladie qui leur est associée : « une affection fibro-inflammatoire touchant plusieurs organes, généralement le pancréas, les reins ou les glandes salivaires, mais qui peut toucher n’importe quel autre organe ». 70 à 80 % des patients ayant cette maladie présentent de tels niveaux élevés de IgG4 : il s’agit de maladies qui sont « susceptibles d’être soignées », mais « l’affection auto-immune sous-jacente est souvent chronique et exige des traitements à vie ».
Selon le chercheur, une telle maladie pourrait avoir une origine auto-immune en raison de mimétisme moléculaire lié au vaccin covid-19. Elle s’apparenterait également à une « sarcoïdose systémique, une affection inflammatoire liée à une exagération du système immunitaire et provoquant des granulomes » (des amas de leucocytes qui forment une barrière autour d’une bactérie ou d’un objet étranger potentiellement nocif pour le reste du corps).
Les enfants vaccinés résisteront-ils moins au cancer ?
Le Dr Harvey Risch, professeur émérite à Yale et vif critique des vaccins covid, avait précédemment déclaré dans un entretien avec The Defender, la revue de Children’s Health Defense : « Après trois ou quatre doses de vaccin, la réponse anticorps du système immunitaire passe d’une réponse IgG1 [immunoglobine de type 1] ou 2, qui sont des réponses de neutralisation, à une réponse IgG4, qui est une réponse de tolérance. »
La « tolérance » désigne ici une atténuation de la sur-réaction à certains pathogènes comme ceux liés aux allergies alimentaires ou saisonnières, et pourrait rendre plus vulnérable aux infections et à d’autres maladies, y compris le cancer, en raison de l’altération du système immunitaire désormais davantage axé sur les IgG4 dans le cadre de maladies liées à ces anti-corps.
« Dans un commentaire publié le 7 février 2023 dans Science Immunology, Shiv Pillai, M.D., Ph.D., professeur de médecine et de sciences et technologies de la santé à la Harvard Medical School, a soulevé des questions sur la façon dont les niveaux accrus d’anticorps IgG4 provenant des vaccins à ARNm COVID-19 peuvent avoir un impact négatif sur le système immunitaire », souligne l’article de The Defender. Il soulignait toutefois que le déchiffrage précis des conséquences négatives de niveaux plus élevés des IgG4 serait « difficile », tout en recommandant la mise en place d’études cliniques dans le cas où les boosters des vaccins covid seraient offerts une fois par an. Il proposait également la solution de n’utiliser les antigènes ARNm qu’à l’occasion de la première dose.
Ces recommandations de prudence venant d’un partisan affirmé de la vaccination ARNm montrent qu’il serait absurde de prétendre qu’elle n’a que des effets positifs.
Jeanne Smits