L’année 2023 n’a pas commencé du bon pied pour la France : manifestations monstres contre la réforme des retraites, écoterrorisme d’un groupuscule depuis dissous, et maintenant des émeutes contre, dit-on, la violence policière.
Cela a nécessairement un impact sur la perception du pays ailleurs dans le monde. Nonobstant les commentaires orwelliens de certains , des pays comme la Chine , et même les États-Unis , mettent en garde leurs citoyens s’ils décident de se rendre dans l’Hexagone. Aux États-Unis, de tels avertissements sont généralement réservés aux pays en développement (hormis les catastrophes naturelles) tels l’Inde et Madagascar, quoique la France est maintenant classée au niveau 2 (sur 4) d’alerte, au même niveau que les Pays-Bas et la Suède à cause de risques de terrorisme.
La réaction des médias
Les médias conservateurs proches des Républicains en profitent évidemment pour enfoncer le clou de l’immigration supposément illégale comme cause des émeutes. Ce commentateur mentionne bien le manque d’intégration de certains, mais y va quand même d’inepties similaires.
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que Donald Trump a saisi la balle au bond pour affirmer que s’il était élu, il restreindrait à nouveau l’immigration pour éviter que les États-Unis ne deviennent comme la France. Même si la supposée violence provenant des immigrants et leur manque d’intégration sont largement exagérés .
Du côté démocrate, on répète le refrain connu (et tristement vrai ) d’un racisme apparent chez la police quand vient le temps d’interpeller les individus, bien que la mère de la victime se garde de blâmer le système. Toutefois, à l’instar de 2020 aux États-Unis, on semble derechef prendre le parti de la personne tuée et se concentrer sur les failles « du système. »
Et du côté des touristes, on note déjà l’annulation de près du quart des réservations et voyages.
Vers une lente agonie ?
Bien que ce ne soit pas la première fois qu’il y ait des émeutes en France, il y a quand même de quoi se questionner sur les politiques du pays qui pourraient, à long terme, causer son déclin économique et une diminution de l’intérêt pour y investir.
J’ai récemment pris connaissance d’une statistique inquiétante : si la France était un État de l’Union, son PIB par habitant serait plus faible que celui du Mississippi , qui gît dans les bas-fonds des classements économiques nationaux. Ce n’est pas surprenant : sa fonction publique est la cinquième plus importante, sa TVA et son fardeau fiscal en général rendent l’État moins attrayant que les autres.
En comparaison, la France compte environ plus de 50 % de fonctionnaires , a un impôt fortement progressif et commençant tôt – outrepassant largement la Californie – et une TVA hyper étouffante, même si elle est plus basse pour les produits dits de première nécessité. Et que dire du niveau de dépenses publiques, en augmentation presque constante depuis plus de 45 ans, contrairement à l’Oncle Sam.
En d’autres termes, même quand les émeutes se seront calmées, il y aura encore des problèmes qu’une plus grande intervention du gouvernement ne saurait régler. En fait, ce dernier devrait plutôt renouer avec son passé libéral et « laisser faire » sa population plutôt que de l’enfermer dans une prison fiscale via « cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »
Bref, alors que les émeutes sont derrière nous, la France aura beaucoup de pain sur la planche si elle veut améliorer le sort de sa population. Malgré certaines failles, l’approche melting-pot des États-Unis semble un modèle, considérant les forts taux d’assimilation de toutes les minorités, y compris celles de confession musulmane.
Aussi, un desserrement de l’étau (fiscal) doit-il être à l’ordre du jour. Son poids joue beaucoup sur les opportunités d’emploi, ce qui explique pourquoi des enfers fiscaux comme en Californie et à New York saignent autant de population, malgré la force de leur économie.