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La loi Alimentation pour les nuls... et contre le pouvoir d'achat !

, par  noreply@blogger.com (atoilhonneur corto) , popularité : 8%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Attention : Billet technique !

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Depuis le 1er février beaucoup de produits alimentaires ont vu leur prix augmenter de manière plus ou moins importante. On parle, par exemple, de 8% pour le Coca et le Nutella, de 10 % pour le Ricard. Ces augmentations, fort mal venues dans un contexte de bronca populaire pour la défense du pouvoir d’achat, sont la conséquence directe de la loi Alimentation votée par les branques de LaRem (mais pas que), une loi sensée permettre d’aider nos agriculteurs-éleveurs à mieux gagner leur vie...

Déjà, je vous vois froncer les sourcils : En quoi l’augmentation du Nutella pourrait-elle aider le paysan de la Creuse ou l’éleveur porcin du Morbihan ? Qu’est-ce qui ferait qu’une augmentation de 10% du Ricard permettrait d’assurer de meilleurs revenus au producteur de lait de l’Aveyron ?

Nous sommes le 5 février et, oui, les prix de ces produits ont bien augmenté comme prévu et comme l’impose cette nouvelle loi, loi qui prouve, si besoin était, que nos députés LaRem sont déconnectés des réalités quotidiennes et n’y connaissent rien en matière de grande distribution.

Auparavant, des dizaines et des dizaines de produits connus (Ricard, Nutella, Piles Duracell ou Energizer, etc...) étaient vendus par la grande distribution à prix coûtant, soit le prix d’achat facturé + la TVA. Ceci ne voulait pas dire que, sur ces produits, les grands groupes (Leclerc, Auchan, Carrefour,...) ne gagnaient pas d’argent, la marge, ils se la faisaient "en arrière" avec les remises, rabais, ristournes et diverses prestations négociées annuellement avec les fournisseurs.

Ainsi le litre de Coca payé en caisse 0,96 euro était acheté par l’enseigne à 0,80 euros pour une TVA à 20% (1). Sur ces 0,80 euro, l’enseigne négocie, par exemple, une remise de fin d’année avec Coca : Sur l’année, je vous achèterai 1 000 000 de bouteilles et en échange, vous me refilez en fin d’année 10% du chiffre d’affaire facturé, soit en l’occurrence : 1 000 000 x 0,08 euros = 80 000 euros. 80 000 euros de marge arrière. Le Coca était bien vendu à prix coûtant et l’enseigne se rémunérait sur ces avantages négociés. Cette technique, légale jusque lors, avait l’avantage de permettre aux consommateurs de trouver sur ce produit quasiment les mêmes prix partout puisque tous les grands distributeurs, en accord avec les fournisseurs, pratiquent ainsi. Autre avantage, puisque ces produits étaient vendus à prix coûtant et que la vente à perte est elle interdite, nul hyper ne pouvait se permettre de casser les prix : Distributeurs et fournisseurs, finalement, main dans la main quoiqu’on en dise et quelque soient les tensions lors des négociations. Vous pouvez vérifier, sur une zone géographique, voire sur le territoire entier, voire à l’échelle européenne pour certains, tous ces produits phares et repérables, autrement appelés produits d’appel, sont vendus quasiment au même prix par la grande distribution.

Le gouvernement a décidé de mettre en partie fin à cette pratique en obligeant les enseignes à vendre tous ces produits avec au minimum une marge "avant" de 10%. Ainsi, notre litre de Coca sera désormais payé en caisse à (0,80 euros + 10%) + 20% de TVA soit 1, 056 euro. Le distributeur se voit donc dans l’obligation d’augmenter sa marge, le consommateur paiera son litre de Coca 9 centimes de plus et l’Etat empochera un surplus de TVA de près de 2 centimes... Vous avez compris ?

Et les agriculteurs-éleveurs-pêcheurs ou fruitiers dans tout ça ? Que leur apporte cette loi ? Et bien rien ! Ou du moins pas beaucoup et en tout cas, seulement au bon vouloir des distributeurs. Car si le gouvernement a obligé les distributeurs à augmenter leur marge de 10% sur ces produits phares, en contrepartie, ces derniers n’ont aucune obligation. On leur demande juste, gentiment, sans contrainte réglementaire, de "reverser" tout ou partie de cette marge supplémentaire en acceptant une baisse de leurs marges de plus ou moins 10% sur les marchandises (lait, pomme de terre, porc, etc...) achetées aux agriculteurs... Vous suivez toujours ?

Oh, nous aurons bien une enseigne ou deux qui se la jouera cool, un temps, en annonçant urbi et orbi qu’elles vont refiler une partie, une partie seulement, de ce bonus aux agriculteurs en acceptant d’acheter plus cher leurs marchandises et ça s’arrêtera là. Sur les 8 centimes gagnés sur le Coca et histoire de se faire bien voir, Monsieur Auchan ou Monsieur Leclerc accepteront bien une hausse du prix d’achat de la laitue de 1 ou 2 ou 3 centimes sans augmenter le prix payé en caisse et ce sera tout dès lors que rien ne les oblige à tout refiler.

Alors, une loi Alimentation pour améliorer les revenus des agriculteurs ? Que nenni, ça les aidera peut-être un chouïa mais c’est tout. Les vrais perdants, ce seront les consommateurs qui verront peut-être les prix de la laitue et de la patate baisser quand ceux du Nutella, des piles, du jambon Herta, du Ricard, du thé, du café et de tout ces produits de grandes marques incontournables augmenteront d’au moins 10% !

Ah mais, me direz-vous, si le Nutella ou le Coca Cola augmentent trop, j’achèterais du coca ou de la pâte à tartiner à marque de distributeur, elles sont moins chères. Vous auriez raison et... vous feriez le bonheur des distributeurs qui gagnent bien plus d’argent sur leurs propres marques que sur les marques nationales et internationales !

Alors, avec cette loi Alimentation, c’est qui le grand gagnant ? Le distributeur, l’Etat mais certainement pas les agriculteurs, encore moins les consommateurs ! L’exemple type d’une aberration "En Marche" !

(1) Hypothèse retenue pour la démonstration : le litre de Coca payé en caisse 0,96 euro était acheté par l’enseigne à 0,80 euros pour une TVA à 20%

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D’accord, pas d’accord : atoilhonneur chez yahoo.fr

Voir en ligne : http://corto74.blogspot.com/2019/02...