Que peut donc motiver tous ces humanitaires
Allant de-ci de-là panser bien des misères
Serait-ce par le fait qu’ils sont célibataires
Et trouvent leur content dans certaines galères

Mettons bien sûr à part notre bon abbé Pierre
Pour lui le célibat était l’attribution
Que lui commandait fort sa sainte religion
Mais que font les autres sur leur chemin de pierres ?

Ils ont le cœur à gauche et l’âme en bandoulière
On y voit nonobstant très peu de fonctionnaires
La vocation sacrée qu’ils ont de se donner
Dénote sûrement quelque désir mort-né

Je subodore en eux un mal-être foncier
Ils se livrent de peur de se voir mal aimés
Et l’élan vers autrui les détache d’eux-mêmes
Ils ne peuvent s’aimer qu’à dire "je vous aime"

Mais trop de charité détruit la charité
L’exercer à l’excès c’est se prostituer
C’est mépriser chez l’autre son humanité
Et le pouvoir qu’elle a à se perpétuer

A se frotter ainsi aux misères du monde
On se grandit d’autant qu’on se sent misérable
Mais c’est aussi par là qu’on fomente les frondes
Contre ceux qu’on voudrait ainsi rendre coupables (15/02/2008)