Gardons en la mémoire tous nos souvenirs
Tout en sachant qu’on ne peut les faire revivre,
Car le passé jamais ne pourra revenir,
Ne nous reste plus que quelque temps pour survivre.

A vouloir rejouer quelques scènes passées,
On pourrait se surprendre à ne plus les comprendre
Tant les ont travesties bien souvent nos pensées
Pour les enjoliver et pour mieux nous les rendre.

Le temps est un long fleuve qui va grossissant
Au hasard de son cours, laissant ses alluvions
Divaguer follement et puis s’assagissant,
Il emporte avec lui tout ce que nous avions.

Le torrent de la vie laissera sur la rive
Les traces du passé comme autant de relais,
S’y accrocher pour éviter que l’on dérive
Ce n’est que s’enchaîner à de vains feux-follets.

Laissons les souvenirs au fond de la mémoire :
Toujours les titiller est une aberration,
Laissons les remisés en cette belle armoire
Qui s’ouvrira peut-être en quelque absolution. (20/02/15)