Les bonnes âmes croient défendre quelques causes
De leur prêchi-prêcha et dès lors qu’elles osent
De générosité hisser leur beau drapeau,
Les voilà rameutant les sordides troupeaux…
A jeter en pâture au titre d’anathème
Le vieil ordre établi qu’elles disent pourri,
Les voilà investies d’une mission sans prix
A promettre à demain les troubles qu’elles sèment…
A semer le désordre au nom de grands principes
Et ne ménageant point leur peine ni leur temps,
Qu’importe après tout que pour elles l’on s’étripe :
Les lendemains qui chantent baigneront de sang.
Les bonnes âmes prêchent pour le paradis
Sans voir que leurs chemins nous mènent en enfer
Et à vouloir tarir des richesses le fruit
Elles nous plongent mieux dans un triste désert.
Les bonnes âmes croient, dès lors qu’elles sont noires,
Faire des bâtisseurs une toute autre histoire
Vouant aux gémonies une œuvre de mémoire
En consacrant ainsi une pseudo victoire.
De beaux jours s’offriront encore devant elles
Le printemps ne naît pas du vol d’une hirondelle
A marteler toujours les idées les plus folles
Et cultiver le chancre en tenant bien leur rôle. (18/11/2005)