R. Je suis le raquetteur, un guetteur de moustiques,
Je les vois arriver avant qu’ils ne me piquent :
Avec ma raquette devenue frénétique,
Je me vois déjà aux prochains Jeux Olympiques.

J’aimerais bien entendre un petit bruit bien sec
D’un coup bien appliqué et fort bien ajusté,
Et chaque fois pourtant c’est toujours un échec,
Je n’abandonne pas, car je suis entêté.

J’en vois un là qui vient tourner autour de moi,
Ma raquette à la main, la tenant fermement,
Je sais que je l’aurai, sans plus aucun émoi,
Dès lors que ma visée aura mon agrément.

Mais une fois de plus je l’ai pourtant manqué,
Peut-être avais-je alors oublié d’allumer
Le petit bouton rouge qui doit m’indiquer
Que l’outil est tout prêt à pouvoir l’enflammer.

J’en poursuis un autre qui se fait plus têtu :
Salaud ! Je cours après, soudain il disparaît,
Il ne faut pourtant pas que je me croie battu,
Car c’est bien à l’usure qu’enfin je l’aurai.

Merde ! Voilà que les piles sont déchargées,
Je suis désabusé et je baisse les bras,
Car avant qu’elles ne soient toutes deux changées,
De mon fauteuil je retrouve les appuie-bras. (25/10/15)

* sur la musique de "Le marchand de bonheur" de J.-P. Calvet