Sur ses courtes pattes le gros boudin noiraud
S’agite comme un crapaud dans un bénitier :
Il regarde de haut et de son air faraud
Tous ceux qui ne voudraient pas qu’il soit amnistié.
C’est que beaucoup voudraient enfin le voir tout cuit,
Car il en fait des gaffes comme gargotier
Apportant aux clients quelques bien vieux biscuits,
Quand le patron lui-même joue au cachottier.
Il va de son allure par monts et par vaux,
Attirant toujours plus quelques nouvelles haines,
Prônant la liberté à quoi rien n’équivaut
En mettant les citoyens toujours plus en peine.
Il va, notre boudin, bien qu’il soit sur le gril,
Toujours à contre-sens de notre volonté,
Jusqu’à mettre toute la chaumière en péril :
Il serait temps, je crois, qu’on puisse le jeter.
Mais qui aura le courage de l’affronter :
Sur le barbecue le boudin se tord de rire,
Le patron qui lui-même a déjà tout raté
Ne peut pas encore tout à fait y souscrire. (20/01/16)