La rumeur se propage, insidieuse et tenace
Elle se cristallise en calomnie bien crasse
"Plus une calomnie est difficile à croire
Plus pour la retenir les sots ont de mémoire" *
Elle court et puis s’enfle en vagues pernicieuses
Qui sait d’où elle vient, qui en connaît la source ?
Elle s’étend, têtue, dans une folle course
A s’attaquer au roc, se déclare impérieuse
Alors on se cramponne à ce piètre mensonge
Car l’on se plaît assez, par ce cancer qui ronge
A penser que de soi l’autre est le prisonnier
Dès lors que l’on s’en croit désormais protégé
Et puisqu’on n’en est pas jusque-là une cible
On se fait une joie de la rendre crédible
Sur le terrain miné en percées souterraines
Notre contribution participe à la haine
On broie ainsi la vie de ceux qui en pâtissent.
La compassion viendra comme un regret factice
Pour peu que le contraire ait pu être prouvé
Et le travail de sape quand même achevé. (26/02/2006)
* Casimir Delavigne (Les enfants d’Edouard)