Joe Biden n’est pas prêt à freiner ses projets de plan de relance gors d’une forte poussée inflationniste. Inévitablement la Fed fera monter les taux d’intérêt. La BCE sera obligée de s’aligner. Non moins inéluctablement la France et d’autres Etats-membres seront pris à la gorge suite à la montée du prix de la dette. Autant dire que l’Union Européenne va au devant d’une grave crise sociale dans un contexte de délégitimation profonde des gouvernements. La France sera l’épicentre de la révolution qui se profile
Lorsque la crise du COVID 19 a éclaté, les Etats-Unis étaient dans une excellente situation économique. Grâce à la politique de stimulation fiscale de Donald Trump, encore plus ambitieuse que celle de Ronald Reagan au début des années 1980, le chômage était en février 2020 à son plus bas historique depuis 1969 : 3,5% de la population active.
La crise du COVID n’a pas été une crise économique mais politique et psychologique. Par un mélange de panique et d’envie de nuire à Donald Trump, lesEtats à majorité démocrate se sont lancés dans une politique de confinement complet. Heureusement le pragmatisme des Etats républicains a évité une catastrophe plus grande encore. Il n’empêche, les USA ont connu une récession de 9% et le taux de chômage est monté à 14,4%. Disposant de peu de leviers directs, Donald Trump a jugé qu’il fallait faire passer un plan de soutien à l’économie par la dépense publique. Ce sont au total 3300 milliards qui ont été injectés dans l’économie par l’ancien président. Le résultat ne s’est pas fait attendre : lorsqu’il s’est présenté pour sa réélection, le chômage était retombé à 6,5% de la population active ; et lorsqu’il a quitté le pouvoir en janvier, on se rapprochait de 5%. Autant dire que la récession était vaincue avant l’arrivée de Joe Biden au pouvoir.
La politique socialiste de Joe Biden
Or le nouveau président – ou plutôt l’équipe qui gouverne à sa place car lui-même est physiquement incapable d’assumer la fonction – a voulu faire voter un nouveau « paquet » de financements exceptionnels de 1900 milliards de dollars. En attendant un un « plan de soutien aux familles » de 1800 milliards de dollars et un plan infrastructures de 2300 milliards de dollars. C’est-à-dire que les Démocrates s’apprêtent à injecter dans l’économie 6000 milliards de dollars supplémentaires, soit pratiquement deux fois l’effort entrepris durant la période Trump. Dès le premier « package », qui n’avait pas d’autre nécessité que de satisfaire la politique de clientèle de la gauche du parti démocrate (incarnée par le très socialiste Bernie Sanders), leseffets inflationnistes se font sentir. Au mois d’avril 2021, l’indice d’inflation est à 4,2% par rapport à avril 2020.
Le biais pro-Biden des relais d’influence et des décideurs européens que le très sérieux économisteCharles Wyplosz croyait pouvoir parler encore au conditionnel en mars 2021, il y a deux mois : « Que se passera-t-il si le plan Biden fait grimper l’inflation au-delà de 2% aux Etats-Unis ? La banque centrale, la Réserve fédérale, fera remonter son taux d’intérêt. Plus la pression inflationniste sera forte, plus le taux d’intérêt s’éloignera de son niveau minimum. ». Et il ajoutait, mais plus sous la forme d’un exercice d’économie-fiction : « Etant donné le poids de la place financière américaine, cette remontée des taux d’intérêt se propagera partout dans le monde. Si un pays essaie d’y résister, attirés par des taux d’intérêt plus rémunérateurs aux Etats-Unis, les capitaux s’y précipiteront, et sa monnaie se dépréciera. Or une dépréciation renchérit les produits importés et fait monter l’inflation. La banque centrale de ce pays, initialement récalcitrante, augmentera alors son taux d’intérêt, s’alignant ainsi sur la Réserve fédérale. »
Les conditions structurelles de l’inflation sont réunies
Jusqu’à la crise du COVID, la politique économique raisonnable de Donald Trump s’était fondée sur un constat : il n’y avait pas assez de biens et de services américains à mettre en face de la quantité de dollars en circulation aux Etats-Unis et dans le monde. D’où l’insistance mise par l’ancien président américain sur la réindustrialisation du pays et, pour y arriver, les incitations fiscales au retour des sites de production sur le sol américain et la renégociation des accords de libre-échange avec le monde pour rendre le « made in USA » à nouveau attractif. L’autre volet de la politique de Trump, c’était l’encouragement par la fiscalité aux PME ; et, n’en déplaise au « politiquement correct », la politique de soutien à l’entrepreneuriat a eu, sous son mandat un impact extraordinairement positif sur la création d’entreprises dans les « minorités » (Noirs, Hispaniques, Asiatiques). Il ne fallait pas être grand clerc pour eviner qu’un deuxième mandat Trump aurait consisté à renforcer encore le soutien à l’entrepreneuriat, l’effort de réindustrialisation du pays, sans oublier, pour soutenir le dollar, l’accent mis sur l’indépendance énergétique du pays (gaz de schiste, gaz naturel etc….).
On ne peut pas imaginer plus opposée que la politique de Biden. En face de la « monnaie hélicoptère » des plans Biden, les Démocrates déclinent par un trio infernal : subventions aux énergies alternatives substituées aux hydrocarbures, hausse des impôts, constitution d’un certain nombre de clientèles subventionnées dans une logique de réveil de toutes les vieilles lunes des années 1960 (subventions sans contrôle au système d’éducation publique, discrimination positive etc…) le tout avec une coloration racisée et genrée.
Autant dire que l’inflation est structurellement inévitable. Le Courrier des Stratège s écrivait il y a dix jours sous la plume d’Eric Verhaeghe : « Tout le monde a entendu parler des multiples pénuries qui traversent la planète , et qui dérivent largement de cette relance brutale pratiquée par Biden. Ces pénuries sont le carburant de l’inflation qui arrive : les consommateurs veulent acheter, mais la production ne suffit pas à satisfaire tout le monde. Pour déterminer qui sera le premier servi au guichet, on augmente les prix, et seuls les plus riches peuvent acheter ». Et comme nous le montrions, les banques centrales se préparent déjà à la remontée des taux.
L’implacable explosion qui se met en place en France et qui secouera l’UE dans ses tréfonds
Il est assez cocasse de penser qu’Emmanuel Macron est un des dirigeants européens qui a le plus fêté le remplacement de Donald Trump par Joe Biden mais qu’il pourrait être la première victime directe de la politique économique inepte de l’administration Biden-Harris. Tout semble se mettre en place, en effet pour un scénario implacable au fur et à mesure que l’on se rapprochera de l’élection présidentielle française : remontée dès juillet 2021 des taux directeurs de la Fed alignement de la BCE au plus tard en septembre 2021 réduction considérable des marges de manœuvre d’Emmanuel Macron à l’approche de l’élection présidentiel sous l’effet d’une remontée des taux français et d’un refus européen d’abonder la logique macronienne du « toujours plus de promesses budgétaires ». Et ceci d’autant plus que le nouveau gouvernement allemand (vraisemblablement tripartite), fragile dans l’opinion (aucun parti ne dépassera 25%) ne voudra prendre aucun risque à soutenir la France inconsidérément. vote d’un Projet de Loi de Finance à l’automne qui annoncera un budget d’austérité pour éviter l’envolée des taux français. réveil de la gauche syndicale et « mouvement social ». main tendue par Marine Le Pen à ce mouvement qui achèvera de rendre crédible le scénario de son élection…. …renforçant la vraisemblance du décrochage français et de la montée des taux d’intérêt.
A partir du début 2022, au plus tard, l’UE entrera dans une période de turbulences. Il n’est pas certain que la présence de Mario Draghi à la tête du gouvernement italien résiste aux intrigues entre membres de droite de sa coalition qui essaieront de se placer par rapport à une possible victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française. Dans ce cas, la dette italienne deviendrait à son tour un enjeu, accélérant une crise de la zone euro. On peut prévoir à partir de là une double révolte au sein de la zone : celle des pays ayant une façade méditerranéenne et celle, antagoniste, des pays « frugaux ». Avec un gouvernement allemand incapable de jouer les médiateurs puisqu’il ne pourra plus s’appuyer sur le pays qui sert à verrouiller l’UE , du point de vue allemand, à savoir la France.
Dans tous les cas, il est certain que les dirigeants européens, à commencer par Emmanuel Macron, vont découvrir d’ici quelques mois qu’ils auraient eu bien plus intérêt à la stabilité trumpienne qu’au gouvernement erratique de l’équipe Biden-Harris. Ce sera bien le cas de citer Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ».
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