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L'altermondialisme, vaincu par l'antimondialisme

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« L’altermondialisme, vaincu par l’antimondialisme »

L’altermondialisme ? Même pas mort ! Libération le ressuscite ce mercredi, à grands coups de pompes à mots, en consacrant son dossier au "contre-G7" qui se tiendra à Biarritz ce week-end. L’anti-sommet, lui, s’ouvre aujourd’hui à Hendaye et Irun. Il entend réunir le gratin de l’anticapitalisme et de l’extrême-gauche. Il est organisé notamment par Alternatives G7 et G7 Ez ! ("Non au G7", en basque). Mais ce qu’omet de préciser Libé, c’est que l’atermondialisme, qui fit les beaux jours des années 2000, n’est plus qu’un fantôme. Fini le temps où le président de l’UMP d’alors, Alain Juppé, toujours soucieux d’être à la mode, assurait en 2003 : "Devenir altermondialiste, pourquoi pas ?". La contestation de la mondialisation libérale a été elle-même vaincue par les antimondialistes, ces nouveaux pestiférés aux yeux des universalistes. Ce sont eux qui tiennent le haut du pavé dans la protestation. Le G7 et l’anti-G7 sont les deux faces d’une même pièce. Ils s’accordent pour reconnaître des bienfaits à la mondialisation des capitaux ou des migrations. Or c’est ce projet global qui est remis en cause.

G7 et anti-G7 sont les produits identiques d’un dogme dépassé, qui n’arrive plus à convaincre de mérites qu’il n’a pas. Ces deux mouvements parallèles, imprégnés de la même utopie post-nationale, ont fait l’erreur commune de ne pas vouloir entendre les indignations des gens confrontés à la concurrence déloyale ou au multiculturalisme. Le G7, qui dit vouloir lutter contre les inégalités, va s’imposer au cœur d’une station balnéaire sans égard pour les estivants privés de plages. Emmanuel Macron, qui ne cesse de dénoncer les dirigeants qui élèvent des murs pour se protéger des autres, va transformer Biarritz et les cités alentour en villes closes. On cherche la cohérence dans ces démonstrations. En réalité, ces rencontres et contre-rencontres n’ont plus rien à dire, sinon que ceux qui les critiquent sont des infréquentables populistes. Même ce refrain ne porte plus vraiment. Les idées nouvelles sont à rechercher ailleurs, dans l’antisystème promu par les antimondialistes, notamment autour du concept de conservatisme national. La fin d’un monde, dépassé par les faits, s’écrit dans les coulisses des sommets.

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...