La banque mondiale a débloqué 4,5 milliards de dollars pour l’Ukraine afin de l’aider à faire face aux conséquences économiques de la guerre. Ces fonds sont fournis par les États-Unis . Le gouvernement ukrainien recevra le financement par tranches, en commençant par un décaissement de 3 milliards de dollars en août. Un problème persiste néanmoins : la corruption endémique du pays. Un défi de taille pour la bonne utilisation de l’aide à l’Ukraine .
Le problème de la corruption en Europe de l’Est
La corruption reste très importante dans l’ex-bloc soviétique et tout particulièrement dans les pays qui ne sont pas dans l’UE. L’index de transparency international , une Organisation non gouvernementale dédiée à la lutte contre la corruption, donne des éléments intéressants.
En matière de perception de la corruption, l’Ukraine est classée 122e sur 180 pour le Soudan du sud, pays à la dernière place. Son classement est meilleur que celui de la Russie (136e) mais inférieur à celui de la Biélorussie (82e) pourtant réputée comme un régime autoritaire.
En comparaison, la Bulgarie , le pays considéré le plus corrompu de l’UE, est classée 78e.
Une situation qui tranche avec l’autre point chaud géopolitique : Taïwan est classée 25e en matière de corruption. Un résultat digne des pays occidentaux qu’elle dépasse pour certains (comme les États-Unis ou l’Italie).
La Géorgie est quant à elle classée 45e. Ce pays est dans une situation proche de l’Ukraine d’avant-guerre : il se trouve aux frontières de la Russie et connait des problèmes de régions indépendantistes contrôlées par la Russie.
Ce problème de corruption est de nouveau mis en avant par la presse occidentale .
L’oligarchie postsoviétique : un problème commun à la Russie et à l’Ukraine
Comme le rappelle le Woodrow Wilson International Center :
« L’oligarchie postsoviétique reposait sur l’inséparabilité de la richesse économique, de l’influence politique et des réseaux personnels. Elle réunissait les administrateurs publics, la police, les juges, les parlementaires et les politiciens dans des clans stables et des pyramides patronales, chaînes verticales de relations personnelles qui reliaient un clan à de nombreux groupes sociaux subordonnés. »
L’absence de séparation entre le secteur public et le secteur privé fut vecteur d’un capitalisme de connivence qui a empêché le développement d’une économie saine. Cette situation a touché aussi bien l’Ukraine et la Russie.
Comme le rappelle le Wilson center, le problème des oligarques est que cette situation ne présentait pas que des inconvénients. La corruption engendrée par les oligarques a empêché l’émergence d’une démocratie libérale basée sur le respect du droit de propriété. Mais les oligarques étant divisés en clans, ce système a empêché une concentration des pouvoirs autour d’une personnalité autoritaire. L’affrontement entre clans a ainsi permis d’assurer une certaine liberté pour les citoyens, les oligarques étant occupés à s’affronter.
Ainsi en Russie, la lutte de Poutine contre les oligarques a eu pour conséquence un retour en force de l’État et une consolidation du pouvoir du dirigeant russe. Zelensky a eu cette volonté de s’attaquer à l’oligarchie et a, dès avant la guerre, mis en place un système anti-oligarchie.
Dès lors, le dilemme de ses pays reste de choisir entre la corruption et l’autoritarisme. Dans les faits les deux sont présents.