Par Patrick de Casanove.
Tous les intérêts légitimes sont harmoniques. Tous ceux qui adopteront ce point de départ : les intérêts sont harmoniques, seront aussi d’accord sur la solution pratique du problème social : s’abstenir de les contrarier et de déplacer les intérêts. Il ne faut pas étendre artificiellement la solidarité de manière à détruire la responsabilité ; en d’autres termes, il faut respecter la liberté. Frédéric Bastiat, À la jeunesse française (1850)
Leur légitimité réside dans les échanges libres, qui sont harmoniques à la condition qu’ils respectent les droits naturels individuels universels. Les droits naturels sont : « Existence, Facultés, Assimilation — en d’autres termes, Personnalité, Liberté, Propriété, — voilà l’homme.
»
Frédéric Bastiat, La Loi (1850)
Les droits naturels sont inaliénables et leur respect doit être absolu, aussi bien par les États que par les individus. Ce sont des principes et leur respect est aussi un principe.
Dans la vraie vie il arrive que des individus ou des États, portent atteinte aux droits naturels. Porter atteinte à un seul les détruit tous. Quand un État détruit les droits naturels il pratique la spoliation légale, la loi est pervertie. Elle organise et défend la spoliation légale au lieu de la combattre.
Perversion de la loi et violence légale
Une société qui respecte les droits naturels est une société harmonieuse.
La France est loin de l’être. Nous vivons depuis plusieurs décennies dans un système de spoliation légale particulièrement développé et plébiscité par ses victimes, persuadées que l’État les protège et que la France a élaboré un « modèle social ».
Ce que l’on nomme social c’est quand « la Loi prend aux uns ce qui leur appartient pour donner aux autres ce qui ne leur appartient pas », quand « la Loi accomplit, au profit d’un citoyen et au détriment des autres, un acte que ce citoyen ne pourrait accomplir lui-même sans crime ». Frédéric Bastiat, La Loi (1850).
Les gouvernements successifs ont toujours su trouver des prétextes pour étendre la cette spoliation légale. Leur point commun est de vouloir faire le bonheur des gens malgré eux, si nécessaire contre eux.
Aujourd’hui les deux plus puissants alibis sont : la lutte contre le dit réchauffement climatique pour sauver la planète, la lutte contre la dite Covid-19 pour sauver le monde.
La France s’est encore éloignée de l’harmonie sociale avec la gestion politique de la covid . À cause de celle-ci la société se disloque. Le peu de concorde sociale qu’il y avait avant les mesures de coercition a fait place à la haine et au conflit. Graal de la coercition sociale, le confinement , quelle que soit la forme qu’il prend, n’a aucun sens médical. Il est inefficace mais surtout il est injuste et immoral. Il n’aurait jamais dû être envisagé et encore moins mis en place.
Pourtant, récemment encore Gabriel Attal affirmait qu’« il ne fallait rien exclure par principe. »
C’est faux. Le confinement comme le pass sanitaire doivent être exclus par principe. La décision est purement politique. Il ne tient qu’au gouvernement de ne pas le décréter. Il n’a besoin d’aucune condition, ni d’aucune mesure pour l’éviter.
Dès qu’un homme ou un groupe tout-puissant agit légalement pour soumettre à ses croyances, ses règles, ses lois, l’ensemble des populations, il y a perversion de la loi. État d’urgence sanitaire ou loi de vigilance sanitaire c’est blanc bonnet et bonnet blanc. C’est toujours un homme seul qui décide dans le secret d’un conseil de défense. Cette perversion aboutit inéluctablement au totalitarisme.
La loi juste défend les droits naturels
Quand un individu viole les droits naturels d’autrui et que la loi n’est pas pervertie, il est sanctionné.
Cela peut-être par une privation de liberté allant jusqu’à l’emprisonnement, l’expulsion , le bannissement , ou une confiscation de biens. C’est la seule fois où une atteinte légale aux droits naturels peut être juste. Hormis ce cas, tout usage de la coercition contre la liberté, la propriété ou la personnalité est une injustice. Elle est donc inacceptable.
Qu’est-ce donc que la Loi ? Ainsi que je l’ai dit ailleurs, c’est l’organisation collective du droit individuel de légitime défense. Chacun de nous tient certainement de la nature, de Dieu, le droit de défendre sa Personne, sa Liberté, sa Propriété, puisque ce sont les trois éléments constitutifs ou conservateurs de la Vie. Frédéric Bastiat, La Loi (1850)
Il s’ensuit que l’État n’a le monopole que de la violence légale.
L’usage légitime de la force appartient à chacun.
Le droit de celui dont on attaque la liberté, ou, ce qui revient au même, la propriété, les facultés, le travail, est de les défendre même par la force ; et c’est ce que font tous les hommes, partout et toujours quand ils le peuvent. Frédéric Bastiat, Services privés, service public (1850)
La seule légitimité de la violence légale est la défense des droits naturels.
Pour moi, je pense que lorsque le pouvoir a garanti à chacun le libre exercice et le produit de ses facultés, réprimé l’abus qu’on en peut faire, maintenu l’ordre, assuré l’indépendance nationale et exécuté certains travaux d’utilité publique au-dessus des forces individuelles, il a rempli à peu près toute sa tâche. Frédéric Bastiat, Profession de foi électorale de 1848.
Le libéralisme est avant tout une éthique de vie qui s’interdit de porter atteinte aux droits naturels d’autrui. C’est ce qui distingue le libéralisme. Il ne saurait s’accommoder d’une plus ou moins grande destruction légale des droits naturels, ce que font les partis politiques aujourd’hui en France.
Certains vont jusqu’à la revendiquer et s’en réclamer. Dans Logique du libéralisme , Jacques de Guenin, fondateur du Cercle Frédéric Bastiat écrivait :
La morale libérale est une morale altruiste : elle enseigne le respect de la liberté de l’autre. Vouloir qu’un individu soit libre, c’est s’interdire d’obtenir quoi que ce soit de lui par la tromperie, le vol ou la coercition. S’il veut rallier quelqu’un à ses idées, le libéral n’utilise pas d’autres moyens que l’exemple ou la discussion. S’il veut obtenir d’un autre un bien ou une prestation quelconque, il ne procède que par un échange librement consenti.
On peut ajouter :
Absence de Spoliation, — c’est le principe de justice, de paix, d’ordre, de stabilité, de conciliation, de bon sens que je proclamerai de toute la force, hélas ! bien insuffisante, de mes poumons, jusqu’à mon dernier souffle. Frédéric Bastiat, La Loi (1850)
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