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Jean Balazuc- Indochine : les derniers jours de Diên-Biên-Phu - Mai 1954.

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Du 1er au 7 mai 1954 : les derniers combats à Diên-Biên-Phu.

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  • 1er mai  : Eliane 1 est tenue par une petite compagnie de parachutistes, la 3e du II/1er R.C.P., 80 hommes commandés par le lieutenant Leguerre. C’est peu face au régiment 165 qui se presse, au coude à coude en escalant les pentes. Attaquée et perdue le 30 mars, reprise et reperdue le 31 mars, reconquise le 10 avril, la colline n’offre plus le moindre abri. Les tranchées sont de vagues fossés que les obus retournent sans trêve. Le sommet n’est plus qu’un tas de boue. Depuis vingt jours, relevées à chaque crépuscule, les deux dernières compagnies du II/1er R.C.P. tiennent le sommet. Sur la position, les patrouilles se sont étripées, chaque nuit. Les Viets y ont laissé l’effectif d’un régiment mais le II/1er R.C.P. a été décimé.
    • A 20 heures 30, un régiment d’assaut attaque Eliane 1 et les parachutistes voient soudain débouler des centaines de silhouettes noires, avec des masques de gaze blanche devant leur visage. Après un quart d’heure de combat, la 3e compagnie du II/1er R.C.P. a cessé d’exister. Le lieutenant André Leguerre est grièvement blessé à la tête. Pour soutenir les cinq survivants regroupés autour du sergent Lair, le commandant Jean Bréchignac envoie sa dernière compagnie commandée par le lieutenant Périou.
    • A 21 heures 10, la compagnie Périou entre dans la fournaise. Toute la nuit, les parachutistes luttent pied à pied pour conserver la position. A l’aube Eliane 1 est tombée. Les hommes du II/1er R.C.P. ne sont pas vaincus. Ils sont morts. Des cent quatre-vingt parachutistes, il ne revient que dix-huit blessés. Le lieutenant Yves Périou est mort pour la France.
    • A minuit, après avoir agité une multitude de petits drapeaux rouges, les Viets repartent à l’assaut. La division 312 et la division 316 sont sur les collines de l’est.

 Les Viets sont aussi au pied d’Eliane 2. Ils attaquent entre rivière et collines, sur Dominique 3.Ce dernier P.A. est lui aussi submergé. Pour le tenir, il n’y a plus que les Thaïs du commandant Chenel et la compagnie de tirailleurs algériens du capitaine Filaudeau. Le commandant Thomas, nouveau patron du 6e B.P.C. a envoyé sa 3e compagnie du lieutenant Perret. Pendant six heures, Thaïs, Algériens et parachutistes vont tenir, sans appui d’artillerie, sans espoir de relève.

Ils s’accrochent, farouches, ne cédant pas un pouce de terrain face à deux régiments ennemis. Mais leur sacrifice héroïque est inutile ; le lieutenant Robert Perret lance un dernier assaut avec une demi-section de parachutistes, et deux groupes de combat composés d’Algériens barbus et de Thaïs en loques claires ; les munitions sont épuisées ; Dominique 3 ne se rend pas ; le point d’appui tombe comme un fruit mûr à 4 heures du matin.

 La division 308 mène à l’ouest deux attaques de diversion. La première contre Lily, point d’appui hâtivement créé à la fin d’avril à la chute d’Huguette 1 pour protéger le flanc découvert du réduit central. Lily est tenu par deux compagnies du I/4e R.T.M. aux ordres du commandant Nicolas. Les Marocains supportent le choc et les unités d’assaut commencent à refluer hors des barbelés. La seconde diversion se produit juste au-dessus sur Huguette 4, occupée par la plus grosse fraction du B.M.E.P. du commandant Guiraud. Les Viets prennent pied dans le réseau défensif. Une contre-attaque menée par Luciani et sa compagnie de marche les repousse.


 La division 308 porte alors son action contre le petit point d’appui isolé au milieu de la piste, Huguette 5, le PA devenu le plus sensible au nord-ouest. Un moment les Viets pénètrent dans la partie sud-ouest de la position avant d’être repoussés par le capitaine Jean Luciani, lui aussi promu capitaine à titre exceptionnel, qui a repris le commandement de la 1ère et de la 4e avec de Stabenrath pour adjoint. Le commandant Maurice Guiraud contre-attaque une fois de plus avec le dernier char du capitaine Harvouët. Encore un baroud d’honneur. Huguette 5 est conservée. La division 308 a échoué.

Mais les points d’appui d’est et ouest sont aux mains des Viets.

  • Dans la nuit du 2 au 3 mai, le régiment 36 sur la face nord et le régiment 102 sur la face ouest repartent à l’assaut d’Huguette 5, avec en réserve le régiment 88. Le capitaine Luciani est blessé. Douze mille hommes sont massés pour écraser une trentaine de légionnaires commandés par le lieutenant de Stabenrath. Un officier, le sous-lieutenant Boisbouvier et deux sous-officiers Zurell et Novak commandent des sections de dix hommes.
    • A 3 heures du matin, l’artillerie Viet s’arrête ; c’est la fin ; le régiment 102 arrive enfin au centre du P.A. après une heure et demie de combats pour réduire la poignée de bérets verts. Il n’y a aucun prisonnier.
    • A 4 heures du matin, une cinquantaine de légionnaires du I/2e R.E.I. partent depuis Huguette 2 pour contre-attaquer. Ils sont cloués dans les barbelés extérieurs par l’artillerie ennemie.

 Alain de Stabenrath touché se traîne pour échapper à la capture ; le caporal Grana, lui aussi blessé, le découvre dans les barbelés du P.A. tenu par Brandon et donne l’alerte.

    • A l’aube, le commandant Guiraud voir surgir trois hommes hagards, couverts de boue et de sang : les sous-officiers Zurell et Novak et le caporal Grana, portant un quatrième, les jambes déchiquetées, le visage cireux, le lieutenant Alain de Stabenrath. Sévèrement atteint, l’officier est brancardé jusqu’à l’antenne chirurgicale et opéré. Huguette 5 est tombée.
    • Dans la nuit, une seule compagnie a été parachutée, la 2e du lieutenant Marcel Edme du 1er Bataillon de parachutistes coloniaux. Le colonel Pierre Langlais l’envoie aussitôt sur Eliane 2, tenue par les légionnaires du I/13e D.B.L.E. du commandant Coutant.
  • Le 3 mai, le bataillon de marche étranger parachutiste ne compte plus que 360 hommes valides.La pluie est là. Les Viets occupent les hauts et la plupart ont relativement les pieds au sec. Les Français, dans les fonds, pataugent dans leurs tranchées. Les légionnaires paras occupent Huguette 2 et Huguette 3. Ils encaissent continuellement des harcèlements intenses.

 Sur les six positions attaquées, trois sont irrémédiablement perdues : Eliane 1, Dominique 3 et Huguette 3. Et la saignée est irréparable, la valeur d’un bataillon ; 28 tués certains dont le lieutenant Yves Périou, 168 blessés dont les lieutenants André Leguerre et Alain de Stabenrath, 303 disparus dont 6 officiers.

    • Dans la soirée, les bonnes conditions météorologiques permettent le largage de ravitaillement, en munitions et en sacs de riz ainsi que la 3e compagnie du capitaine Pouget du 1er B.P.C.
  • Dans la nuit du 3 au 4 mai, à 3 heures du matin, le régiment 36, appuyé par deux bataillons des régiments 88 et 102 de la division 308, donne l’assaut aux quatre-vingt dix hommes du capitaine Jean Luciani. Une poignée de légionnaires parachutistes et Marocains mêlés. En 35 minutes, Huguette 4 est submergée. Un peu plus tard, le commandant Maurice Guiraud envoie un élément de contre-attaque. Il ne peut rien faire sinon récupérer quelques blessés tapis dans les barbelés.

    • Au petit jour, la 3e compagnie du capitaine Pouget rejoint la 2e compagnie du lieutenant Edme, pour relever sur Eliane 2, le I/13e D.B.L.E. du commandant Coutant. Edme et ses hommes couvrent toute la partie est, face au Mont Chauve, Pouget et les siens, la partie sud, face aux Champs-Elysées. En bas et en retrait, sur Eliane 3, une position de fortune, reste le reliquat du I/13e D.B.L.E. avec le commandant Coutant qui n’a pas voulu quitter la colline, en réserve d’une contre-attaque. Les légionnaires voisinent avec les sections lourdes du 6e B.P.C., l’infirmerie des parachutistes et les blessés légers qui ont tenu à rejoindre leurs unités.
  • Le 4 mai, le général de Castries sort pour la 1ère fois de son trou et rend visite à l’hôpital où les chirurgiens se dévouent : trop de blessés, abris exigus, matériel insuffisant. Il salue les lieutenants de Biré, Rollin, de Cacqueray qui vient d’être amputé d’une jambe, le caporal Heinz du 2e qui a perdu ses deux bras et une jambe avec sa 4e blessure. De Stabenrath hésite entre la vie et la mort. Bonnel est jugé perdu par le lieutenant Madeleine, médecin-chef du 2e B.E.P.
  • Dans la nuit du 5 au 6 mai, sur Huguette 2 et 3, les Viets sont contrés par le Bataillon de Marche Etranger Parachutiste : 160 spectres se dressent pour un ultime baroud.


 La 4e compagnie du capitaine Trehiou du 1er B.P.C. saute sur Diên-Biên-Phu. Un seul blessé, le capitaine Guy Bazin de Bezons, commandant le bataillon ; à peine au sol, un obus ennemi lui fracasse la cuisse. Le capitaine Jean Pouget le remplace.

  • Le 6 mai, le nombre des défenseurs ne cesse de se réduire avec une pénurie de munitions. L’artillerie française n’a plus que deux heures de feu intensif. Sur Eliane 4, les survivants du I/2e R.C.P. et du 5e Bawouan sont regroupés face à l’est, tandis que la partie sud-est de la colline est confiée à la 4e compagnie du capitaine Trehiou du 1er B.P.C.

 En bas, entre collines et rivière, le point d’appui Eliane 3 est tenu par deux grosses sections de parachutistes du 6e B.P.C. Les restes des 1ère et 2e compagnies : Le Page s’accroche sur les rives de la Nam Youm, Trapp le long de la R.P.41. Le point d’appui est aménagé comme un hérisson indépendant. Au centre, l’antenne chirurgicale secondaire où s’entassent quelques trois cent blessés des unités parachutistes de la Légion ; autour, les mortiers de 81 des bataillons paras, regroupés aux ordres du lieutenant Jacques Allaire.

Et pour boucler la périphérie, des boyaux où s’entassent pêle-mêle légionnaires de la 13e D.B.L.E., blessés en état de marcher, Thaïs, Algériens, voire des P.I.M. qui ont pris une place au combat.

 Deux points d’appui assurent la couverture nord : à droite de la piste d’aviation, Epervier où s’accroche les parachutistes vietnamien du capitaine Alain Bizard, renforcés par des demi-sections du 8e Choc, et à gauche, Huguette 2 et Huguette 3, sous les ordres du commandant Guiraud, avec une vingtaine de légionnaires parachutistes, moins de cinquante Marocains et moins de cinquante légionnaires du I/2e R.E.I.

 Dans la partie sud du réduit central, le point d’appui Junon entre le P.C. du général de Castries et la rivière, occupé par les Thaïs Blancs du capitaine Duluat, qui enserrent les mitrailleuses quadruples du lieutenant Redon, qui ont pris de flanc les Champs Elysées.

  • Dans la nuit du 6 au 7 mai, la bataille est générale ; elle fait rage au nord sur les P.A. Eliane ; le colonel Pierre Langlais demande des renforts ; le commandant Maurice Guiraud lui envoie deux compagnies ; la compagnie du capitaine Michel Brandon est envoyée sur Eliane 4 ; la compagnie du lieutenant Jacques Le Cour Grandmaison, envoyée sur Eliane 10, est dispersée par les bombardements.

 Le général Giap fait donner les orgues de Staline dont l’effet est dévastateur. La terre se soulève, les hommes tombent ; ils se font hacher en criant. C’est l’Apocalypse. Diên-Biên-Phu s’engloutit dans le fer et les flammes. Et cette nuit qui ne finit pas…

 Les Viets attaquent à l’ouest Epervier et Huguette 3. Un assaut de plus. Mais ce n’est plus un combat à armes égales. Les soldats français se battent à un contre cent.

 Les deux dernières unités du 6e B.P.C. sont anéanties ; les lieutenants Roland Corbineau et André Samalens, les deux officiers qui restaient à la 2e compagnie sont tués tandis que le capitaine Hervé Trapp lui-même, les deux jambes fauchées par une grenade, gît dans un trou. A cinquante mètres de lui, le capitaine René Le Page est dans une situation désespérée, entouré d’un petit groupe de cinq ou six parachutistes.

 Alors les blessés de l’infirmerie d’Eliane 3 se lèvent de leurs couchettes, ramassent des armes abandonnées. Dans l’impossibilité de vaincre, ils choisissent de mourir. Mais mourir les armes à la main et non pas comme des rats dans l’obscurité des souterrains de l’infirmerie.

    • A deux heures du matin, deux tonnes de T.N.T. sautent et le sommet d’Eliane 2 disparaît ; soufflé par un volcan. Dans le cratère noir, il ne reste plus rien de la 2e compagnie du 1er B.P.C.
    • A quatre heures du matin, le capitaine Jean Pouget sur Eliane 2 espère toujours un renfort ; mais les instructions du chef de bataillon Michel Vadot sont claires : ‘’Vous devez rester sur place. Après tout, vous êtes parachutiste et vous devez résister jusqu’à la mort’’.
  • Le 7 mai, dès l’aube, les fantassins déferlent sur les points d’appui. Les derniers PA d’Eliane finissent par être submergés. Le lieutenant Le Cour Grandmaison et ses trois légionnaires ne répondent plus. Les hommes sont trop épuisés pour tenter une sortie. Diên-Biên-Phu s’engloutit dans le fer et les flammes. Mais aucune unité ne s’est rendue.

 Eliane 10 est tombée à l’aube. Il n’y avait plus que deux officiers, retranchés sur le toit d’un abri. Les lieutenants Bailly du 8e Choc, envoyé en renfort, arrivé seul, et Le Boudec. Grièvement blessés, les Viets les laissent brancarder jusqu’à l’antenne chirurgicale. Le Boudec est le dernier opéré du commandant Grauwin.

 Dans la plaine Eliane 3 est investie, casemate après casemate, abri après abri, par des Viets circonspects, qui nettoient le terrain à la grenade, sans égard pour les légionnaires et les parachutistes blessés, impitoyablement exterminés.

 Le général Christian de Castries ordonne le cessez-le-feu à 17 heures 30.

 Dans le réduit central, tous les officiers du P.C. ont dans la bouche le goût amer de la défaite.

    • A 17 heures 30, un silence de plomb fait place au tumulte de la bataille ; les bo-dois investissent prudemment les P.A. Aucun drapeau blanc ne flotte sur le camp retranché.

 Toute l’artillerie Viet s’acharne sur Isabelle. Le centre de résistance du 3e R.E.I., commandé par le colonel André Lalande, à cinq kilomètres au sud de Diên-Biên-Phu, est le plus coriace, le mieux fortifié mais à 18 heures, il ne reste plus rien du camp retranché. Cependant, le 3e bataillon du 3e R.E.I. tient toujours. Les barbelés ne sont plus qu’une défense dérisoire ; des centaines de Viets se lancent sur les positions du 3e R.E.I.

Les légionnaires sont emportés par le rouleau compresseur. Ils défendent leur vie à l’arme blanche contre la deuxième vague d’assaut. Pourtant à minuit, les légionnaires résistent encore. Vers 1 heure, une tentative de sortie par le sud échoue. La plupart des soldats d’Isabelle, harassés par cinquante-huit jours de bataille continue, tombant d’embuscade en embuscade, finissent par être repris et ramenés, les bras attachés haut dans le dos, dans les colonnes de prisonniers.


 Seule une poignée de légionnaires parvient à s’enfuir avec quelques cavaliers et quelques Thaïs.Une centaine d’hommes vont parvenir à forcer le blocus ennemi dans les jours à venir et, au prix de souffrances indicibles, triomphant de la faim, da la soif, de la maladie, de l’épuisement, réussiront à rallier Muong Saï, deux cents kilomètres à l’ouest, ultime bastion français au Nord Laos. D’autres, dont le nombre est ignoré, vont tourner, des jours, des semaines durant, dans le labyrinthe de la jungle. Ils y mourront solitaires, abandonnés de tous. Ceux-là n’auront été vaincus que par la mort.

 Les médecins Grauwin et Gindrey sont autorisés à s’occuper de leurs patients. A leur grande fureur, Rondy et Madeleine, les deux toubibs des B.E.P. doivent abandonner leurs blessés ; incohérence : deux infirmiers, Réale et Di Lorenzo sont autorisés à rester sur Diên-Biên-Phu.

  • 7 mai 1954  : la chute de Diên-Biên-Phu en Indochine est ressentie en Algérie comme une défaite des Français face à une révolution populaire.

- L’épopée de la Légion en Indochine prend fin à Diên-Biên-Phu avec 4 000 légionnaires et parachutistes, à la fin des combats, face à 40 000 soldats du Vietminh.

- 3 500 volontaires ont rejoint Diên-Biên-Phu avant la chute et 709 non parachutistes ont été largués pour la première fois dans la cuvette.

- Les tirailleurs algériens et marocains, - leurs officiers ayant été tués pour la plupart -, se sont réfugiés, les bras ballants, dans des abris avant la fin de la bataille ; les nerfs brisés, le moral atteint, ils ont cessé de se battre sauf quelques unités toujours encadrées.

- La garnison du camp retranché compte 1 571 morts au combat et plus de 4 000 blessés ; 1 161 hommes sont portés disparus, déserteurs, dont 907 supplétifs locaux ; 12 137 hommes partent en captivité ; 3 290 hommes seront rendus aux autorités françaises. Manquent environ 9 000 hommes. Que sont-ils devenus ?

- La centaine de combattants échappés du réduit central et les quelques légionnaires du III/3e R.E.I. qui sont parvenus à briser l’encerclement, tentent, par petits groupes, de rejoindre les troupes franco-laotiennes et les maquis thaïs. Ils devront payer leur liberté de nouvelles souffrances, car la jungle est quasi impénétrables, l’ennemi invisible et les recherches difficiles.

- Quant aux prisonniers, un calvaire les attend. La captivité chez Ho Chi Minh est plus dure que les combats ; quatre mois d’internement feront quatre fois plus de victimes que six mois de combats. A la C.E.P.M.L., sur 42 ayant pris le chemin des camps, 16 seulement s’en sortiront.

- Des six bataillons et trois compagnies de mortiers lourds de la Légion engagés dans la bataille, 2 000 hommes sont récupérés. Les 1er et 3e bataillons de la 13e D.B.L.E., le I/2e R.E.I., le III/3e R.E.I., le 2e B.E.P. disparaissent. Pour la deuxième fois, le 1er B.E.P. est mort. Unies dans le sacrifice, les deux C.M.M.L.E. des 3e et 5e R.E.I. et la C.E.P.M.L. des B.E.P. sombrent à Diên-Biên-Phu.

- Du 13 mars au 7 mai, la Légion perd 318 tués, 738 disparus et 2 322 blessés.

- Le 1er B.E.P. accuse 316 tués et disparus, le 2e B.E.P. 99. Les prisonniers décédés par la suite s’ajoutent à ces chiffres. Un tiers seulement des légionnaires rentrera de captivité.

- Le 1er B.E.P. déplore 609 blessés, le 2e B.E.P. 334.

- Tous ces prestigieux et héroïques soldats tombés là-bas à Diên-Biên-Phu s’en sont allés en pleine jeunesse, qu’ils ont fait don à la France. Leur sacrifice mérite admiration, fierté et reconnaissance de la France.

Jean Balazuc P.P.P.

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Dien Bien Phu de FSALE

Voir en ligne : http://clan-r.org/portail/Jean-Bala...