J’ai le cœur plein, j’ai le cœur lourd
Des souvenirs qui se bousculent
L’amour me fuit, s’en va l’amour
Quand s’en revient le crépuscule
Je sens en moi comme une angoisse
Je n’y peux rien quoi que je fasse
Ma vie se brise sur tes pas
L’amour se meurt entre tes bras
J’avais besoin de ta tendresse
J’avais besoin de tes caresses
M’enveloppant chaque seconde
Comme un océan de ses ondes
Tu avais peur des mots usés
Par tant de bouches, de serments
Mais par les tiens ils m’auraient fait
Rendre futiles mes tourments.
Comme il est né sauvage et tendre
Il aurait pu durer le temps
Plus que de rose et de printemps
Qu’a-t-il fallu pour nous méprendre
Te souviens-tu de notre été
Quand tout encore était si pur
Quand mes pensées enfin ne purent
A notre amour se dérober ?
Il me faudra apprendre à vivre
Il me faudra tout réapprendre
De l’amour, des baisers, des rires
Il me faudra peut-être attendre
Mais que de pleurs il faut verser
Pour que la peine aussi s’efface
Et que de mots il faut jeter
Pour apaiser le temps qui passe. (25/10/1965)