Je n’ai pas su entendre, au bord d’une rivière,
Le murmure de l’eau portée par le courant,
Mais j’ai vu à Boali* de jolies lavandières
Frapper leur linge contre le cruel torrent.

Je n’ai pas vu des plaines de l’immense Beauce
Les vagues de blé d’or frémissant sous le vent,
Mais si de Bokassa pas même le carrosse,
Je l’ai toujours connu comme étant bon vivant.

J’ai vu se former des ondes de latérite,
Comme en tôle ondulée en vagues successives :
La cause, en était-ce du Bwiti quelque rites ?
Les mânes des défunts s’en faisaient convulsives.

Et l’immense forêt survolée en avion
Comme un immense jardin planté de persil,
L’Ogoué éclaté en boueux alluvions,
Perdus dans les myriades de tous ses lacis.

A Lambaréné j’ai vu la léproserie
Du Docteur Schweitzer déjà tombée en ruines :
Quelques baraquements à la périphérie
Où l’orgue s’était tu, rongé par la vermine.

Je n’ai pas approché le brave Raymond Barre
Qui redressa de notre pays les finances,
Mais j’ai vu au Togo, chevauchant cette barre,
Barques de pêcheurs la franchir sans prévenance. (22/07/16)

* Centrafrique