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Hier, Manuel Valls a été honorer de sa présence la ville meurtrie de Nice et rendre hommage aux 84 morts et " x " blessés. Devait-il y aller ? Sans doute. Il n’y aurait pas été, " on " aurait polémiqué et pointé du doigt son indifférence. Il y était donc et ce qui était prévisible est arrivé : Il a été copieusement sifflé et hué. Sa démission a été réclamé, il a même été traité d’assassin.
Aussitôt des voix se sont élevées pour dire que ces huées étaient organisées. Par qui ? Forcément par des frontistes. Il y a donc vraiment beaucoup de frontistes à Nice. Certes, il y a peut-être eu incitation aux sifflets mais compte-tenu de la puissance entendue, c’est bien plus que les frontistes du coin qui se sont manifestés. Bien plus, beaucoup plus.
Peu importe de savoir, le résultat est là : des centaines de gens ont hué le premier ministre et l’image rendue est catastrophique et pour l’hystérique de Matignon et, quelque part, pour la France. Qu’est-ce que ce peuple qui siffle lors d’une telle cérémonie...
Peu importe, ils ont sifflé et sans doute aurais-je sifflé si j’avais été là. Que sont ces sifflets ? Rien d’autre que l’expression de la colère, de l’indignation et du ras le bol. Et qui oserait dire qu’il n’y a pas matière à être en colère, indigné et terriblement fatigué de tout cela ? Indigné par tous ces morts depuis des mois, en colère de voir qu’au lieu de s’améliorer, c’est à chaque fois plus massif et encore plus atroce, indigné de savoir que le terroriste de Nice était " en sursis " et de surcroît étranger. En colère après avoir appris qu’il n’y avait que 64 flics ce soir là. Une colère générée par ce sentiment que, à tort ou à raison, le gouvernement, au mieux manque de cohérence ( suppression puis rétablissement de l’état d’urgence et des perquisitions administratives, un exemple parmi d’autres ), au pire ne fait rien. Et de ce qu’il fait, rien de concret, de palpable, de tangibles à nos yeux, à nos yeux de citoyen qui ne sommes pas dans le secret. Manque de pédagogie ? De la colère et de l’indignation contre cette classe politique totalement déconnectée du réel et de notre quotidien, cette classe politique qui nous donne l’impression de ne penser qu’à ses prébendes, ses privilèges et à sa réélection. Indigné par le traitement de l’information tel qu’il est fait pas les médias. Ras le bol de voir avec quel arrogance certains politiques condescendent à nous regarder, nous le peuple.
Que n’ais-je oublié ... Il y a tant de motifs d’être en colère et indigné. Une colère qui nous fait tout mettre dans le même sac. Une colère sourde, qui gronde, qui peu à peu monte en puissance et qui forcément, à un moment ou à un autre doit être expulsée.
Et bien hier, les sifflets, les huées, c’est ça, c’est tout ça, c’est cette colère et cette indignation qui se sont exprimées, un temps, un temps finalement étonnamment bref au regard de tout ce que nous avons sur le cœur... Une colère et une indignation somme toute légitime.
Alors quand l’hystérique de Matignon (et quelques autres) ose dire que ces sifflets et ces huées sont indignes, que ceux qui ont crié ont eu un comportement indigne, c’est qu’il n’a vraiment rien compris, c’est encore une fois la preuve de son arrogance, c’est encore une fois l’expression du mépris qu’il semble avoir pour nous. C’est encore une fois la manifestation évidente de l’incompréhension du peuple qu’ont nos dirigeants.
Et puisque l’homme, Manuel Valls, sait nous faire la leçon, qu’il me soit permis de lui rappeler le sens du mot " indigne " et les synonymes afférents que nous donne le Littré : Qui n’est pas digne de, qui n’est pas séant. Synonymes : turpide, ignominieux, répulsif, ordurier, maudit, innommable, délictueuse, haïssable .
Quand on est premier ministre, la moindre des choses est de choisir ses mots. Consciencieusement. Sauf à vouloir heurter, blesser, provoquer ou mettre plus encore en colère ceux à qui ils sont destinés.
Folie passagère 3249.
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