Il part donc en campagne avec un tour d’avance,
En empruntant, s’entend, le train d’une limace :
C’est qu’il lui faut du temps, il faut bien qu’il devance
Le lièvre Nicolas bien moins à la ramasse.
Il va, sacrifiant à la mode du selfie,
Trimballant sa bidoche et ses discours plaintifs,
Tirant de-ci de-là, de sa mine bouffie,
Quelques mots repris d’un passé bien dormitif.
Il va sur le chemin, l’air se voulant malin,
Contant billevesées ou bien coquecigrues,
Sachant qu’au soir venu de quelques bons câlins
Il n’aura plus à faire encor le pied de grue.
Dodelinant de sa démarche de dindon,
La paupière abattue, le pan de son veston
Flottant au bas-côté de son joli bedon,
Il va en trottinant et toujours à tâtons.
Il a le geste court tout comme ses discours
Tout essoufflés des "euh" redits à satiété…
Et moi j’attends de le voir pendu [1] haut et court
Pour le bien des Français de franche identité. (31/10/15)