Quand on voit se lézarder sa propre maison,
Quand on voit que se délite aussi sa raison,
Quand on n’a plus aucun recours où s’accrocher,
Que toute résistance vient à décrocher…
Quand l’horizon se réduit à notre fauteuil
Que renaît, insistant, seul l’espoir du cercueil,
Que se sont délités les rapports d’entourage,
Qui pourrait invoquer alors quelque courage ?
Quand nous frappe seule la vision de la mort
Comme une autre espérance et sans plus de remords,
Quand fuit entre ses doigts ce qu’il reste de vie,
Et que s’est refermée la porte des envies…
Que sert encore d’appeler quelque secours ?
Plus rien ne peut plus être de quelque recours :
On se laisse glisser doucement dans le puits,
Pour quelque autre levier il n’y a plus d’appui.
Inexorablement le trou noir nous appelle,
En feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les bribes d’un passé qu’on entrevoit à peine,
Et sera bientôt clos tout le champ de nos peines. (29/01/16)