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Élections de mi-mandat aux USA : la méthode Trump désavouée, pas les réformes

, par  Nicolas Lecaussin , popularité : 8%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Par Nicolas Lecaussin.

Un article de l’Iref-Europe

Ce qui ressort tout d’abord de ces élections c’est que, contrairement aux prévisions de beaucoup (et aux espoirs de certains), il n’y a pas eu de « vague démocrate », ni de « résistance » à la présidence Trump. L’hystérie anti-Trump n’a pas vraiment fonctionné : les Démocrates remportent la Chambre des représentants, gagnant 28 sièges. Aux élections de mi-mandat 2010, sous la présidence d’Obama, le Parti républicain remportait la Chambre après avoir gagné 75 sièges, trois fois plus que les Démocrates aujourd’hui.

Au Sénat, les Républicains, déjà majoritaires, gagnent au moins deux sièges supplémentaires. Et pour la première fois depuis de très nombreuses années, les deux sénateurs de la Floride seront républicains. Mais la réélection de justesse du sénateur républicain Ted Cruz au Texas, un fief des Républicains, devrait aussi poser beaucoup de questions en ce qui concerne les changements de la carte électorale et du vote des minorités hispaniques et noires.

À noter aussi que les sénateurs démocrates candidats dans des États de droite et qui ont voté contre la nomination du juge Kavanaugh ont perdu. Joe Manchin, le seul sénateur démocrate à avoir voté en faveur de Kavanaugh, a été réélu en Virginie occidentale. À souligner aussi le fait – ignoré par les médias français – que l’une des accusatrices du juge, Judy Munro-Leighton, a reconnu avoir tout inventé.

Pour ce qui est des gouverneurs, des pertes et des victoires de chaque côté mais les Démocrates gagnent du terrain dans le Midwest, ce qui n’est pas une bonne nouvelle en vue des élections de 2020.

La défaite – de justesse – du gouverneur républicain réformateur Scott Walker qui visait un troisième mandat dans le Wisconsin est un avertissement à double tranchant. Au début, il avait adopté de nombreuses réformes libérales, en particulier contre les syndicats de fonctionnaires territoriaux qu’il a réussi à museler dans cet État connu pour ses « actions sociales ». Le gouverneur a été réélu pour un deuxième mandat durant lequel il a abandonné une grande partie de ses principes réformateurs, proposant même une hausse des dépenses locales en faveur des services publics. Les électeurs l’ont-ils sanctionné pour cette raison ?

Les candidats socialistes et les propositions écologistes ont été rejetés

Les candidats démocrates avec des propositions très à gauche ont été repoussés par les électeurs. L’exemple le plus intéressant est celui d’Andrew Gillum, l’adversaire de Ron de Santis en Floride, qui préconisait une assurance santé unique pour tout le monde, l’université gratuite et une hausse de l’impôt sur les sociétés de 2,25 points. Il a perdu, comme la plupart des candidats « socialistes » du parti démocrate tels Stacey Abrams en Georgie ou Beto O’Rourke au Texas, malgré des moyens financiers impressionnants dont a bénéficié ce dernier. Les espoirs démocrates pour 2020 s’amenuisent.

Le plus intéressant est le rejet (56 % – 44 %) de la taxe carbone demandée par l’État de Washington pour la deuxième fois en deux ans.

Les électeurs du Colorado ont rejeté (57% -43%) une mesure qui aurait mis fin à la plupart des nouvelles activités d’exploration pétrolière et gazière.

Ceux de l’Arizona ont annulé la proposition 127, qui aurait obligé l’État à distribuer 50 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030. Cela aurait plus que triplé le coûte de l’énergie. Le vote de 70 % à 30 % est sans appel.

De même, les habitants de l’Alaska ont également voté (64 % -36 %) contre une initiative de vote qui aurait imposé d’importantes restrictions concernant la protection de l’environnement du saumon.

Trump n’a pas perdu, ni vraiment gagné ces élections

Il a gagné beaucoup au sein du Parti républicain car il s’est énormément investi et a soutenu de nombreux candidats. La plupart ont obtenu des victoires notables, par exemple au Sénat dans l’Indiana et dans le Tennessee. Aujourd’hui, le Parti, c’est Trump, ce qui n’était pas du tout le cas avant. Il faut se rappeler que si la réforme de l’Obamacare n’est pas passée, c’est surtout à cause des oppositions chez les républicains.

Les Américains n’ont pas voté contre les réformes de Trump mais contre sa façon d’agir

L’électorat est très partagé. Les Républicains gagnent du terrain dans les zones rurales mais perdent dans les banlieues, chez les électeurs diplômés. Un message d’avertissement. Beaucoup de femmes, même de sensibilité républicaine, répugnent à voter pour lui.

44 % des électeurs approuvent sa politique en général et 66 % approuvent ses réformes économiques mais plus de 20 % n’aiment pas sa personnalité : c’est 5 fois plus que pour George W. Bush et 10 fois plus que pour Obama au moment des élections de mi-mandat. À l’opposé, il faut mentionner sa popularité en hausse parmi les Noirs américains : 40 % selon l’institut de sondage Rasmussen, plus de 24 % pour d’autres instituts. Du jamais vu depuis Reagan.Le taux de chômage très bas et l’économie qui se portent à merveille expliquent cela : 1,2 million de Noirs ont trouvé un emploi depuis janvier 2017.

Trump peut poursuivre ses réformes mais doit changer s’il veut gagner les élections de 2020. Le Sénat lui sera beaucoup plus fidèle qu’avant et il y a très peu de chances que la Chambre des députés puisse revenir sur les baisses d’impôts et les déréglementations en deux ans . La croissance sera de presque 3 % en 2018 et on prévoit au moins 2,5 % en 2019. Mais la Chambre démocrate pourra demander plus de dépenses publiques et de réglementations. Toutes choses qui nuisent à la croissance.

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Sur le web

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