On aimerait prendre la vie comme elle vient,
Sans jamais se soucier et strictement de rien,
Et se laisser aller au gré de tous les vents,
Toujours poussé par eux un peu plus en avant.
On aimerait rêver le soir au clair de lune,
Entendre sous ses pas crisser le chant des dunes
Et le chuintement de la vague expirant
Au bord de la rive qu’elle va, dévorant.
On aimerait parfois laisser vagabonder
Son esprit sans plus de retenue, débridé,
Se laissant envahir de fantasmagories
Comme en une évasion de bien douce hystérie.
Le bonheur semble proche de l’anorexie,
Et le détachement près de l’ataraxie,
En coupure du monde et de ses servitudes
Que ne rendent pressantes que nos habitudes.
Les voici revenues comme chaque matin,
Sonnant dès le réveil l’implacable tintouin,
Elles nous rassurent comme sont les balises
Qui suppléent les ordres de nos vieilles églises. (31/01/13)