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Dette, inflation et capitalisme de connivence : un cocktail dangereux pour l’économie

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Dans la presse en ce moment, les journalistes et tribunes traitent des hausses de prix, et des mesures des autorités.

Chez Les Échos , Patrick Artus critique par exemple les décisions de la banque centrale.

Le point de vue de l’auteur, un économiste à la Paris School of Economics, porte à confusion. Il reproche aux autorités à la fois la lenteur des hausses de taux, et la restriction de l’octroi de crédits :

« Maintenir une politique monétaire modérément restrictive, comme aujourd’hui, ne changera pas ce bilan négatif [de la stagnation]. Il aurait été bien préférable, soit d’accepter une inflation forte pour un temps en évitant le recul de l’activité, soit de lutter de manière préventive contre l’inflation pour l’empêcher de se développer, ce qui aurait conduit à une hausse des taux d’intérêt dès le milieu de l’année 2021, quand l’inflation a dépassé 2 %.

L’oubli du caractère nécessairement préventif de la politique monétaire vis-à-vis de l’inflation se révèle avoir été très grave. »

Pour le moment, les taux de dépôt n’arrivent pas à hauteur de la progression des prix.

Par exemple, le gouvernement explose les records de dette, sans souci pour leur remboursement.

La perte en valeur de la devise réduit le poids de la dette, malgré la hausse de la charge.

Les hausses de taux des banques centrales ont peut-être moins d’effets, de nos jours, sur le comportement des particuliers. Elles ne créent pas le même frein à l’activité.

En effet, l’enfoncement des taux – depuis des années – a attiré les particuliers et entreprises à des emprunts à taux fixes.

Le graphique ci-dessous de la Banque de France montre une part de marché de 99 % pour les prêts à taux fixes en 2022, contre environ 70 % en 2005.

https://www.contrepoints.org/?attac...

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De plus, l’injection d’argent dans l’économie vient d’une part de l’octroi de crédits, et d’autre part de la dépense du gouvernement, en particulier les déficits.

Or, la politique de la banque centrale a sans doute peu d’impact sur les déficits des gouvernements, et des hausses des taux d’intérêt ne retirent pas de circulation les dépenses des dernières années.

En somme, la maîtrise de la progression des prix requiert la fin des déficits et bien plus de hausses de taux.

Or, en raison de la pression en faveur de l’activité et le soutien aux entreprises, dont la tribune de M. Artus par exemple, la banque centrale retient le rythme de la hausse.

Elle annonce même l’interruption des hausses jusqu’à la fin de l’année, dans sa déclaration de septembre :

« Le conseil des gouverneurs considère que les taux d’intérêt de la BCE ont atteint des niveaux qui, [s’ils sont] maintenus suffisamment longtemps, vont apporter une contribution substantielle à ramener l’inflation rapidement à l’objectif [de 2 %]. »

Les autorités préparent davantage d’initiatives, au prix de déficits, et ainsi davantage de pression sur la valeur de l’euro.

Lutte sans espoir contre les hausses de prix

La presse croit en général aux efforts du gouvernement contre la hausse des prix.

Elle ne voit pas la cause de la chute de l’euro dans les déficits et l’endettement des gouvernements (la raison de la politique d’assouplissement des banques centrales).

Rapporte par exemple un média de masse, Tuxboard :

« Emmanuel Macron est bel et bien décidé à faire baisser le prix de l’électricité. En effet, le président de la République a annoncé qu’il présenterait un projet de loi au mois d’octobre. Le but est donc de garantir de bons tarifs pour les entreprises. Mais aussi pour les ménages en ce qui concerne l’électricité. »

Le patron des supermarchés Leclerc croit aussi au pouvoir des dirigeants. Il demande un durcissement de la pression contre les fournisseurs de carburants, ou de biens en rayon.

Il demande le sacrifice des marges des autres.

Il explique à BFM :

« Total, comme aussi les autres raffineurs, aujourd’hui, ne font pas d’effort à caractère politique ou consumériste pour nous empêcher de passer la barre symbolique des deux euros ».

« Mettez votre autorité » au service de la baisse des marges, demande-t-il au gouvernement.

Les distributeurs, supermarchés ou enseignes de stations-essence, veulent des concessions des fournisseurs sur les prix.

Dans l’immédiat, une politique de pression sur les producteurs réduit peut-être la progression des prix. Par contre, elle ne mène pas à l’accroissement de l’offre. Le gouvernement n’a ni raffineries ni champs de pétrole.

Ainsi, les contrôles de prix peuvent engendrer des pénuries et un manque d’investissement dans la production.

À l’inverse, dans le cas de l’électricité, le contrôle des prix a lieu au moyen de subventions – aux particuliers ou entreprises – sur les factures.

En somme, les interventions produisent soit un risque de pénurie, soit une explosion du déficit… et mènent dans les deux cas vers des hausses de prix à terme.

En dépit des problèmes des interventions sur la durée, les autorités poursuivent davantage de mesures et programmes.

L’auteur et économiste du XVIIIe siècle, Adam Smith, prête beaucoup d’attention aux causes des interventions. L’auteur français, Frédéric Bastiat, leur donne aussi beaucoup d’importance.

En dépit des nuisances pour la plupart des ménages, les défenseurs des programmes ont souvent gain de cause.

Gagnants des interventions

Adam Smith accuse la poursuite d’un intérêt privé par des particuliers, en ligue avec le gouvernement : c’est le capitalisme de connivence .

Par exemple, un groupe d’investissement dans les renouvelables, Aquila Capital, finance des chercheurs sur le climat de l’Institut de Potsdam. Ils publient à présent un rapport sur les besoins en investissement du secteur.

Selon les chercheurs, le continent a besoin d’environ 2000 milliards d’euros sur 20 ans !

En principe, le PDG des magasins Leclerc, tout comme les chercheurs de l’Institut de Potsdam, souhaitent des améliorations de la vie des particuliers. Ils justifient les appels à l’intervention par le bien de la société.

Pourtant, les auteurs des rapports et tribunes ont un intérêt à l’intervention des dirigeants dans l’économie.

Les financiers d’Aquila Capital, tout comme les chercheurs sur le climat, percevront une part des 2000 milliards d’euros de dépense. La plupart des ménages voient peu de retour sur la dépense, et perdent en pouvoir d’achat, en raison de la chute de l’euro sous le poids des déficits.

En dépit des ennuis pour la majorité de la population, la minorité a gain de cause la plupart du temps.

Selon Adam Smith , les mesures – aux dépens de la majorité – ont lieu grâce aux « préjudices du peuple, et, ce qui est encore plus irrésistible, les intérêts privés de nombreux individus ».

Dans La Richesse des nations Adam Smith explique :

« Cependant, l’intérêt particulier de ceux qui exercent une branche particulière de commerce ou de manufacture est toujours, à quelques égards, différent et même contraire à celui du public. L’intérêt du marchand est toujours d’agrandir le marché et de restreindre la concurrence des vendeurs.

[…]

Toute proposition d’une loi nouvelle ou d’un règlement de commerce, qui vient de la part de cette classe de gens, doit toujours être reçue avec la plus grande défiance, et ne jamais être adoptée qu’après un long et sérieux examen, auquel il faut apporter, je ne dis pas seulement la plus scrupuleuse, mais la plus soupçonneuse attention. »

Les écrits de Smith visent avant tout les mesures de protection contre la concurrence, via les barrières à l’échange. L’argument vaut pour les mesures de soutien et les déficits.

Les autorités préparent bien plus de dépenses, au prétexte du climat ou de la lutte contre la hausse des prix.

Comme avec les entraves au commerce, une minorité gagne beaucoup aux mesures. La majorité en paie les frais, via la perte de pouvoir d’achat et d’accès à des biens et services.

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Voir en ligne : https://www.contrepoints.org/2023/1...