A mes pensées resteront et jusqu’à ma mort
Tous mes rêves d’enfant ainsi que mes remords
Bien accrochés comme de vieux colifichets
Et revenant têtus toujours en ricochets.
On ne se débarrasse pas bien franchement
De ce qui hante nos nuits inopinément :
La mémoire est têtue quand elle est rancunière,
On ne peut la détruire en veillant sous l’ornière.
Les affres nous reviennent sans se déliter
Pour réveiller ce dont on veut se délester,
Et plus que têtue, elle devient vengeresse
Et nous lacère de ses griffes de tigresse.
On les croyait vidés, ces souvenirs malsains,
Toujours ils nous titillent sur notre traversin…
Qu’on se voile les yeux, qu’on bouche ses oreilles
Le cerveau les réveille et ensemble appareillent.
La faute est rémanente et toujours nous titille
Et sans cesse d’elle-même elle s’émoustille :
Vouloir s’en abstraire la réveille davantage :
Elle demeure là pour quelque autre chantage. (4/03/2019)