Entre ce que j’ai été et ce que je suis
La porte s’est fermée, je n’en connais pas l’huis.
Si je le connaissais, je ne pourrais l’ouvrir :
Il s’est bien refermé pour le redécouvrir.

Les années ont passé, tout n’est que souvenirs,
Embellis, appauvris, sans jamais revenir
Comme on les a vécus, ou bien dans la douleur
Ou bien dans quelque espoir, toujours hauts en couleurs.

Ils ont laissé la trace de chacun des pas
Dont l’empreinte est figée jusqu’à notre trépas :
Les souvenirs demeurent, la mort les efface…
Qu’y aura-t-il après qu’il n’y a plus en face ?

L’idée de mort génère en nous bien des chagrins :
Nous emportera-t-elle dans quelque gros-grain ?
… Et se délitera celui qu’on a été,
Au-delà des saisons, hiver tout comme été.

Chaque jour, toujours plus, nous guident au tombeau
Les pinces acérées d’un décès sans flambeau…
La vie n’aura été qu’un fleuve turbulent :
Qu’on se le dise n’a plus rien d’ambivalent. (29/03/2019)