Ainsi donc la mémoire, au fil de nos années,
Se défait de chimères jugées surannées
Et le tri se fera toujours un peu plus vite :
C’est bien l’encombrement qu’ainsi donc elle évite.
Se fait la sélection dont j’ignore le choix…
Ce qu’on voudrait garder lamentablement choit :
On veut le raviver de vains contournements
Mais tout, à la fin, fuit inéluctablement.
Au fil des années, les mailles se font plus larges :
Des pans entiers de vie soudain prennent le large…
Aucun exercice ne peut les rattraper,
C’est bien dans le néant qu’ils se sont échappés.
Notre vieillesse marque toujours plus d’absences
Et tout s’effrite en devenant obsolescence,
A s’efforcer encore de mieux retenir,
Tout se délite que l’on ne veut point bannir.
Il semble alors que le temps prenne du plaisir
A voir s’effilocher ce qu’on laisse moisir :
Et le temps qui s’acharne n’est plus qu’un déni,
On ne revient jamais sur ce qui est banni. (12/02/2019)